Un hôtel protocolaire

Juste à ses côtés, s’élève l’armature d’un édifice qui, une fois terminé, aurait dû devenir un hôtel protocolaire (annexe photographique n°6) pour les hôtes de marque du pouvoir. La structure en béton, laissée pendant longtemps à l’abandon, a occupé le paysage. Les travaux ont recommencé lorsqu’un groupe hôtelier International, « Mariott », a racheté l’immeuble pour en faire un hôtel de luxe. De là, étant situé en hauteur sur la colline, on peut voir en contre bas l’intérieur de l’enceinte de la Maison du Peuple et notamment la façade ouest de celle-ci :

« En bas, c’est une partie de la terrasse de la salle de banquet et derrière c’était la terrasse des appartements » commente le guide.

Avant de redescendre le long du côté sud du bâtiment, nous apercevons un quartier composé d’immeubles datant des années 80 tels que l’on peut en trouver dans la plupart des quartiers de Bucarest, des linéaires de façades grises et tristes, relevant d’une architecture fonctionnaliste (annexe photographique n°7) et dont la monotonie est cassée par l’aménagement des balcons en véranda36.

Nous longeons le mur de l’enceinte qui, comme chaque parcelle, donne lieu à un commentaire :

‘« Cette barrière est bien du point de vue esthétique. De l’autre côté, c’est tout à fait autre chose. C’est un mur qui ne cache rien parce l’immeuble étant situé à 20 mètre en dessous, on ne voit seulement que la colline et les plantations. Donc, il cache la colline et les plantations ».’

Notes
36.

L’aménagement des vérandas sur les balcons a fait l’objet d’une recherche menée par Iulia Hasdeu et Maria Rosario Spano. Leur article « Des clôtures à l’enfermement. Appropriation de l’espace dans la ville de Bucarest » est en cours de publication dans la revue Balkanologie (sortie prévue courant du mois de janvier 2000). Pour les auteurs de l’article, les vérandas, ces espaces clos des balcons, illustrent et manifestent le rapport entre espace privé et espace public tel qu’il est instauré et vécu pendant le régime communiste. « Elles sont aussi le signe d’un enfermement de ses habitants, qui utilisent de moins en moins les espaces communs des blocs. Elles sont devenus le lieu d’affichage d’une identité enfermée et visible en tant que telle ».