L’opéra

Du terrain qui jouxte celui de la bibliothèque aurait dû émerger l’Opéra National, mais le seul lyrisme qu’il nous est proposé d’apercevoir est un ballet de grues gigantesques dans un amas de fondations et de matériaux de construction. Le terrain demeure éternellement vague alors que le projet était précis. Trois salles de spectacles de 3 000 places chacune, puis sept de 800 à 1 000 places. En 1990, Fréderic Edelman constatait que : « ‘de l’opéra projeté, il ne reste aujourd’hui qu’une multitude de grues, un coin un peu plus dense dans la forêt métallique des chantiers. Mais aussi les infrastructures’ »41. Quelques années plus tard, aucun changement n’était survenu. Les premières structures et les grues laissées à l’abandon donnent l’occasion d’éprouver la proposition de la « théorie de la valeur des ruines d’un édifice » que l’on doit à Albert Speer42.

Bien que notre parcours se soit achevée là, dans les fondations devenues ruines d’un opéra national, il y a deux autres sites qu’il est nécessaire d’évoquer bien qu’ils ne soient pas situés dans le périmètre de l’ensemble considéré. Le Musée National et le site de Vacaresti sont deux sites qui, dans leur fonction et leur forme, s’intègrent à la nouvelle structure urbanistique et architecturale qu’est le Centre Civique.

Notes
41.

Ibid.

42.

Speer. A, Au coeur du troisième Reich. Les grandes études contemporaines. Fayard, 1971.