Le chantier interdit

En tant qu’édifice d’Etat, la construction d’un certain nombre de bâtiments relevait du secret d’Etat. Le chantier était donc interdit à toute personne lui étant étrangères. Des barricades s’élevaient et laissaient les Bucarestois seuls face à leurs interrogations :

‘« On ne savait rien. C’était interdit de demander puisque ça faisait partie des grands secrets de l’Etat » m’a raconté une amie ethnologue qui habite non loin de la zone.’

Mais la protection est aussi de mise à l’égard des travailleurs. L’un des directeur d’un institut de construction relate une anecdote à propos des mesures de sécurité prises sur le chantier de la Maison du Peuple où la sécurité l’emporte sur l’efficacité et la rationalisation du travail :

‘« Chaque chantier a un endroit pour les besoins des travailleurs qui devait être à proximité. Ceausescu a interdit d’organiser ce point à l’intérieur de la maison, il était à deux kilomètres. Donc quelqu’un qui avait besoin de faire quelque chose, il perdait une heure pour aller à pied de son point de travail jusqu’à cet endroit et revenir. Du point de vue de l’efficacité, l’organisation n’était pas un succès » (M. C., ex-directeur d’institut).’