Les gestes destructeurs

Une grande partie des destructions, et notamment celles des bâtiments ayant une valeur patrimoniale, sont à mettre sur le compte d’un seul geste de la main de Ceausescu, attitude qui signe l’avenir de tel ou tel bâtiment. L’arbitraire du mouvement de la main était le seul argument qui présidait à la destruction.

‘« Il était fou Madame, il était fou, il était schizophrénique, il était fou de pouvoir. Rien ne comptait pour lui. Il faisait simplement un geste avec la main et tout disparaissait » (un militaire à la retraite).’

A la magie du geste peut se joindre l’arbitraire d’une technique qui, tout en étant relatée comme une anecdote, révèle l’absurdité des situations dans lesquelles pouvaient se trouver les principaux intéressés par les destructions :

‘« Sur le Centre Civique, il y a une anecdote : Ceausescu était monté sur la butte de l’Arsenal avec un télescope et il visait l’angle de vue pour cette avenue. Les habitants qui avaient leur maison dans les rues à proximité regardaient avec anxiété que l’angle de vue soit à la droite ou à la gauche de leur maison. Car l’angle défini signifiait la démolition des parcelles de blocs, il y a même des blocs qui ont été démolis à moitié » (M. S., un architecte).’