L’hôpital maudit

L’un des bâtiments publics le plus regretté des Bucarestois est l’hôpital Brancovenesc, sur les bords de la Dîmbovita, en plein coeur du quartier destiné au nouveau Centre Civique. Mais son sort est scellé d’avance par ces fameux gestes destructeurs.

‘« Il désignait tout de ses bras. Il a fait détruire l’hôpital Brancovenesc. C’était un crime. Deux mois plus tard, il a pu entendre des échos défavorables, alors il est revenu sur le terrain. L’hôpital était déjà détruit et il a demandé : qui a donné l’ordre de détruire l’hôpital. Le Maire et les officiers n’ont pas osé lui dire que c’était lui qui avait donné l’ordre. Après cette réunion, s’est tenue une autre réunion avec les personnes qui étaient présentes. Ils se sont demandés : comment a-t-il fait ? A-t-il pointer de son bras gauche ou de son bras droit ? Non il a fait comme ça, mais non il a fait comme ça » (A).’

A l’instar de la colline ou de la commune de Snagov, l’hôpital, haut lieu du patrimoine civil roumain est lui aussi porteur d’une malédiction inscrite dans ses fondations. Dès lors que l’on touche à celles-ci on est frappé par la mort !

‘« Je connaissais un architecte qui était présent au moment de la destruction de l’hôpital. Il m’a dit qu’ils ont trouvé dans la partie la plus ancienne, construite par la fille de Brancoveanu, écrit sur une poutre « celui qui détruira cette maison, mourra ». Cette chose est venue mais un peu trop tard, comme nous disons tous. Parce que l’on espérait qu’il finisse un peu plus vite, il a beaucoup résisté » (L). ’

A propos de la destruction de l’hôpital circule une autre rumeur dont l’humour ne fait que signifier l’hérésie d’une telle destruction aux yeux des Bucarestois : ‘« La destruction d’un hôpital historique est expliquée par le fait que le chien d’Elena Ceausescu s’y serait fait poursuivre par un chat »’ 256.

Notes
256.

Althabe G., « La ville miroir de l’Etat : Bucarest » in Journal des anthropologues. 61-62, automne 1995, AFA, p.190.