Le monument pourrait être un récit sur les temps d’une société, ces temps passés et ces temps à venir. Le monument instaure une narration, celle de l’histoire d’un peuple, d’une nation, d’un groupe etc. La société se raconte à travers ces monuments : ‘« a l’exhaussement du récit, de l’histoire ou du temps ...répond l’érection du monument ’»347. Si le monument contient une valeur narrative, c’est dans le but de délivrer un message à ceux envers qui il est dressé : « ‘a l’érection du monument répond l’élévation spirituelle - ou à défaut collective - des populations ’»348. La relation qui peut s’établir entre lui et ses intéressés est fondamentale. Un monument non reconnu pour le récit qu’il délivre perdrait automatiquement ce qui le fonde en tant que tel. En effet, ‘« l’existence du monument - comme celle de tout langage - n’aurait de sens qu’à travers sa pratique et le partage de sa « grammaire ». Autrement dit, le « signe monument » ne prend son sens qu’en fonction de la culture et de la situation dans lesquelles il cristallise la célébration. Les pratiques sociales le révèlent et le donnent à lire’ »349. La question de l’adéquation est ici essentiel car elle fonde ce partage, cette reconnaissance, cette communion tant nécessaire à son existence. Le monument s’enracine nécessairement dans une histoire collective.
Ibid, p.30.
Ibid, p.31.
Ibid, p.31.