Le Centre Civique - espace singulier au sein de la ville de Bucarest - l’histoire de son édification et enfin les récits qu’il provoque, qu’il instaure ou qu’il narre, peut bénéficier d’une nouvelle perspective d’analyse au regard de la notion de lieu exemplaire. André Micoud définit les lieux exemplaires ainsi : « ‘des lieux produits, construits pour signifier la possibilité d’un avenir différent articulé à la désignation concomitante d’un problème social, d’une contradiction (problème qui est dit pouvoir trouver sa solution dans une autre manière d’organiser l’espace social) et, enfin, construits pour être reproduits et imités »’ 353. La définition proposée pose le rapport entre le temps et l’espace, considération qui inclut d’emblée la question du monument dans l’analyse des lieux exemplaires. A partir de cette notion, nous essayerons de savoir dans quelle mesure les récits à propos du Centre Civique contribuent à produire un lieu exemplaire ? Autrement dit comment à travers la production des récits, le Centre Civique s’érige comme un lieu exemplaire ?
La conjugaison, d’une part, du recours au récit légendaire pour éprouver l’édification, et d’autre part, du manifeste politique qui s’exprime au travers de l’agencement du nouvelle espace, ne concoure t-elle pas à la production d’un lieu exemplaire ?
Micoud A., « Les lieux exemplaires : des lieux pour faire croire à de nouveaux espaces » in Des Hauts-Lieux. La construction sociale de l’exemplarité. Editions du CNRS, 1991, p.54.