La seconde proposition que j’extraie de l’analyse des lieux exemplaires concerne l’idée d’incarnation qui est incluse dans la notion d’exemplarité. « L’absolutisation d’une forme » qui selon l’auteur consiste ‘« en une coupure de l’action d’avec tous les réseaux qui pourraient donner son sens à l’expérience missionnaire pour ne plus laisser place qu’à un face à face entre un personnage et l’image qu’il a construite. Il n’y a plus de place pour un tiers »’ 357. L’expérience de l’exemplarité place le lieu dans une configuration socio-spatiale qui tend à le détacher du monde réel et de ses « réseaux » selon la terminologie de l’auteur. Le lieu exemplaire est ce lieu qui est détaché de cette trame de « réseaux ». Dès lors, quelle est la possibilité pour un lieu exemplaire, incarnation d’une figure isolée, de durer, au-delà de la disparition de cette même figure ? Les lieux exemplaires, sont des lieux de rupture avec cette trame de « réseaux » car ils sont l’incarnation d’une seule figure. Comment penser l’avenir d’un tel lieu une fois la figure symbolisant la rupture disparue ?
Ibid. p.61.