Notre questionnement s’inscrit au croisement de deux thèmes de recherche majeurs en économie, et particulièrement en économie spatiale. Il s’agit d’un côté des travaux traitant des dynamiques urbaines, sous l'angle du processus de métropolisation. Ce dernier engage des transformations profondes tant sur un plan interurbain, puisqu’il se traduit par une polarisation accrue des hommes et des activités économiques sur les plus grandes villes, qu’à un niveau intraurbain : l’étalement progressif des localisations se double d'un processus d’éclatement des structures antérieures en différents pôles, qui attirent les activités, pendant que certains espaces sont tenus à l'écart de cette dynamique [Corade, 1994 ; Guérin-Pace, Pumain, 1990 ; Lacour, 1993 ]. De l'autre côté, notre attention se porte sur les analyses consacrées aux services aux entreprises. Ces activités, en très forte croissance depuis une trentaine d’années, jouent un rôle majeur dans un système économique de plus en plus tertiaire. Les logiques de localisation de ce secteur apparaissent en outre comme un des éléments fondamentaux du processus de concentration sur les métropoles [Jouvaud, 1997 ; Marshall, Wood, 1995 ; O'hUallachain, 1989 et 1991]. En effet, la croissance des services, en particulier des services aux entreprises, et les dynamiques urbaines actuelles sont intimement liés, comme nous le rappellent notamment les ouvrages récents de J. Bonamy et N. May [1994], ainsi que celui de J. Philippe et al. [1998], réalisé dans le cadre du RESER 1 . En fait, “ le mouvement de développement des services, et particulièrement des services aux entreprises, s’inscrit largement dans les hiérarchies urbaines préexistantes, et contribue à les renforcer ” [Jayet, 1994, 49]. Par contre, les recherches consacrées aux relations entre les comportements spatiaux de ces activités et les transformations intramétropolitaines sont plus rares, et les interrogations qui subsistent constituent la base de notre réflexion.
RESER = Réseau Européen sur les Services et l’Espace.