4. Deux interrogations majeures

A l'issue de ces réflexions, deux séries de questions nous semblent fondamentales.

La première a trait aux conséquences des dynamiques de métropolisation sur la nature des structures urbaines : comment le centre historique évolue-t-il ? Pourquoi des pôles émergent-ils en périphérie ? Quelle est leur nature ? Sont-ils de “ simples ” pôles d'emplois, ou ont-ils vocation à concurrencer à terme le centre historique ? Il peut notamment être instructif de déterminer si ces pôles périphériques sont des sous-espaces “ nouveaux ” par rapport à la structure précédente, constituée depuis des siècles, ou tout simplement des sous-espaces ayant déjà auparavant une certaine taille, et qui se trouveraient ainsi renforcés [Anas et al., 1998]. Enfin, il est nécessaire de s’interroger sur les conséquences de ces évolutions sur la mobilité, et plus généralement sur le fonctionnement intramétropolitain.

La seconde série de questions concerne le rôle respectif des différentes activités économiques sur les transformations en cours. Jusqu'à récemment, l'étalement urbain concernait des fonctions industrielles et des services à la population. Une nouvelle phase semble constituée par la périphérisation d’entreprises appartenant à des secteurs tertiaires de haut niveau, comme les services aux entreprises. Peu développées jusqu’au début des années quatre-vingt, et essentiellement concentrées dans la partie centrale des métropoles, ces activités connaissent une très forte croissance, et parallèlement une certaine diffusion spatiale. Ces évolutions nous semblent constituer un élément majeur dans les transformations spatiales actuelles.

Notre thèse visera ainsi précisément à déterminer comment les services aux entreprises se localisent au sein d’un espace métropolitain, et de quelle manière ils participent aux dynamiques à l'oeuvre, et notamment à la multipolarisation.