Longtemps, les activités de services ont été considérées dans la théorie de la base comme induites. Ce schéma apparaît largement inadapté au cas des services aux entreprises, qui investissent de façon croissante des marchés situés hors de leur métropole d’implantation [Gallouj, 1996]. De surcroît, nombre d’établissements du secteur, qui répondent effectivement à une demande locale de la part notamment des industries mais également des services aux entreprises eux-mêmes, permettent en fait à ces activités de s’adapter aux exigences des marchés nationaux et internationaux 17 . Finalement, comme le montre M. Jouvaud [1997], les services aux entreprises interviennent directement dans la croissance des métropoles parce qu'ils génèrent des effets multiplicateurs qui relaient ceux du secteur industriel, mais également du fait qu’ils favorisent une amélioration de la productivité et de la compétitivité des entreprises locales.
P.Y. Léo et J. Philippe [1993] proposent d’ailleurs de reconsidérer le schéma de la base en distinguant trois catégories d’activités : les activités basiques, dont fait partie le secteur industriel, les activités intermédiaires, constituées des services aux entreprises, et les activités urbaines, c’est-à-dire induites, comme les services aux ménages. Ce nouveau schéma ne tient toutefois pas compte du fait que nombre de services aux entreprises doivent être classés parmi les activités basiques.