1. Les limites des modèles

Les modèles de la base et des places centrales s'appliquent mal à la question spécifique de la localisation intraurbaine [May, 1994-a], bien que celui de la base ait été repris par I. S. Lowry dans les années soixante. Mais son approche a le défaut de présenter une modélisation très fruste de la ville, qui la réduit à une juxtaposition de zones élémentaires sur lesquelles sont distribuées de façon exogène des activités basiques dont la localisation conditionne celle des activités induites [Derycke, 1982-b]. Or les services aux entreprises ne peuvent pas être considérés comme induits.

Les modèles spécifiques à l’espace intraurbain, tant ceux développés dans le cadre de la Nouvelle Economie Urbaine (NEU) à partir des travaux de W. Alonso, L. Wingo et R. Muth dans les années soixante, que ceux issus de l’Economie Géographique et basés sur la théorie de l’agglomération [Boiteux, Huriot, 2000-b], apportent certes des éléments de compréhension des stratégies spatiales (cf. partie 1), mais souffrent de plusieurs limites. D’une part, dans le cas de la NEU, les auteurs se placent, pour leur grande majorité, dans un espace monocentrique, qui correspond mal aux évolutions actuelles des métropoles. D’autre part, ils introduisent rarement des différenciations entre les secteurs de l'économie et l'application au cas des services aux entreprises se révèle souvent délicate ; elle aboutit à leur concentration au centre sans qu'il soit possible d'expliciter les dynamiques de périphérisation.