CHAPITRE 1
LA LOCALISATION DES ACTIVITES ECONOMIQUES ET LA STRUCTURATION D’UN ESPACE INTRAURBAIN

La ville est la réunion de trois systèmes : un système de localisations, un système de déplacements, et un système de pratiques et de relations sociales [Bonnafous, Puel, 1983]. Ce travail porte spécifiquement sur le système des localisations. Notre objectif est de le décrire et de comprendre son organisation, sous l’angle des logiques des activités économiques.

L’organisation intraurbaine dépend étroitement des évolutions antérieures du territoire considéré [Freestone, Murphy, 1998], en particulier des implantations successives des différents agents (ménages et entreprises), de la mise en place des équipements (infrastructures de transport, etc.), mais aussi de l’emplacement des zones inconstructibles ou réservées, définies dans les documents d’urbanisme. Ces éléments font que la structure de la ville accuse une certaine inertie, de sorte qu’à chaque instant les choix de localisation sont fortement contraints par les disponibilités réelles d’espace, et sont influencés par l'emplacement des lieux les plus attractifs.

Le préalable à toute analyse d’un espace intraurbain doit donc consister à en spécifier un découpage [Aydalot, 1985 ; Paelinck, 1994], qui tienne compte de l'existence d'un centre historique (I), mais aussi de celle d'éventuels pôles en périphérie (II). A partir de là, nous interprétons les choix de localisation des activités économiques comme des arbitrages entre les différents sous-espaces 22 urbains, sur la base d'attributs spécifiques que différents modèles permettent en partie de révéler (III).

Notes
22.

Nous désignons par sous-espace, ou zone, toute partie d’une agglomération urbaine.