B. Les choix de localisation des entreprises, révélateurs et acteurs de la structure de la ville

Les activités économiques, par leurs choix de localisation, contribuent de plusieurs façons à structurer l'espace intraurbain.

1. Choix de localisation et attributs des sous-espaces urbains

Une première raison tient au fait que les entreprises s'implantent en fonction des attributs des sous-espaces. Elles contribuent ainsi soit à homogénéiser le territoire métropolitain, soit à creuser les disparités [Ballain et al., 1990]. Nous considérons en effet que les comportements spatiaux des activités économiques procèdent d’un arbitrage entre les divers sous-espaces. Cela signifie que, pour chaque entreprise j donnée, il est possible de construire un vecteur des préférences spatiales Skj, où k=1,...,p représente les attributs du sous-espace envisagé [Alvergne, Gaussier, 1996]. Chacun des Skj exprime le niveau d’intérêt de l’entreprise pour l’attribut k. Ce niveau d’intérêt dépend de la combinaison de déterminants structurels (comme la taille de l’entreprise considérée), fonctionnels (selon qu’elle exerce une activité de production, de commerce, etc.) et sectoriels. L'agglomération (ou au contraire le départ) d'activités induit, parce qu'elle renforce (ou à l’inverse affaiblit) les concentrations existantes, mais témoigne également de l'attractivité ou non des différents sous-espaces, donc des restructurations à l'œuvre. La recherche des facteurs de localisation et de délocalisation des entreprises s'inscrit parfaitement dans cette logique.

Une deuxième contribution résulte du fait que les activités économiques sont partie prenante des attributs mêmes des sous-espaces. Leurs choix d'implantation peuvent donc contribuer à renforcer ou au contraire à modifier leur nature. Par exemple, l’arrivée d’entreprises a pour effet d’augmenter la demande locale, et elle peut également participer à diversifier ou à l’inverse à spécialiser le tissu économique.