2. Services aux entreprises et émergence de pôles

Le fait que les services aux entreprises soient attachés à la localisation centrale signifie vraisemblablement qu’ils sont sensibles à des avantages d'agglomération. Il semble donc logique de penser que ces activités vont, au sein de l’espace périphérique, chercher à se reconcentrer dans un ou plusieurs pôles, plutôt qu'à se diffuser, comme l’ont fait les services à la personne, du moins les plus courants d'entre eux [Mignot, 2000]. Nous pouvons formuler là aussi deux hypothèses. La première est que les services aux entreprises, en se localisant en périphérie, contribuent à faire émerger de nouveaux pôles spécialisés. Ces activités favoriseraient alors une accélération de la dynamique de multipolarisation, et encourageraient la constitution d’une métropole articulant des pôles monofonctionnels, et finalement un creusement de la dissociation des fonctions urbaines. La seconde hypothèse considère que ces services tendent à se localiser sur les pôles déjà existants, ce qui signifierait que c'est l'existence même de ces pôles, plus précisément peut-être leur accession à un certain niveau de développement, qui leur permet de s’y implanter à leur tour. Ils contribueraient, dans ce cas, à la constitution de pôles polyfonctionnels, c’est-à-dire à la diversification des pôles existants, à leur autonomisation par rapport au centre historique, voire à moyen ou long terme à leur accès au rôle de centre, comme cela a été a priori le cas pour les “ edge cities ” [Garreau, 1991]. Il n’est également pas à exclure que l’on puisse avoir, au sein d'une métropole, à la fois le développement de pôles spécialisés dans les services aux entreprises et la diversification d’autres pôles.