A. La Nouvelle Economie Urbaine et l’attrait des services pour le CBD

Dans la plupart des modèles de la NEU, les services, en particulier les services aux entreprises sont supposés pouvoir supporter des coûts fonciers importants parce qu'ils requièrent en règle générale une faible emprise au sol [Mérenne-Schoumaker, 1996]. Par ailleurs, ces activités n’ont pas les mêmes contraintes en termes de transport que les industries, leurs produits étant largement immatériels. Cela ne veut pas dire qu’elles soient insensibles au transport, mais qu'il faut plutôt considérer des coûts de transaction, plus précisément de communications avec les clients, qu’il s’agit de minimiser. Pour toutes ces raisons, les services aux entreprises tendent, dans ces modèles, à se concentrer dans le CBD [Derycke, 1992]. Cette analyse demeure cependant relativement vague, et fait finalement assez peu référence à l’ensemble des spécificités du secteur. Elle permet mal d’expliquer pourquoi certains services sont très centraux alors que d’autres le sont nettement moins. Elle prend en outre en compte un espace monocentrique, peu adapté aux formes urbaines actuelles.

Seul un modèle dérivé de W. Alonso s’intéresse spécifiquement à la localisation intraurbaine des bureaux. Il a été développé par J.M. Clapp [1980], et apparaît tout à fait pertinent par rapport à notre problématique. C’est pourquoi nous le présentons à part et de façon relativement détaillée.