2. Délocalisations et restructurations intraurbaines

Les mouvements centrifuges et centripètes coexistent. Cependant, le solde (arrivées moins départs) est généralement positif pour tous les sous-espaces, exceptée la zone centrale : les délocalisations intraurbaines alimentent donc le processus de périphérisation, ce que confirment de surcroît les projets de relocalisations à court ou moyen terme.

Les enquêtes soulignent également l’importance des délocalisations intracommunales, notamment au sein du centre, ou encore au sein des pôles [Aguiléra-Bélanger et al., 1999].

A notre avis, l’analyse des délocalisations intraurbaine est essentielle à la compréhension des dynamiques intramétropolitaines : pas nécessairement sur le plan “ comptable ” (encore que cela dépende bien sûr de la taille de l’échantillon enquêté), c’est-à-dire en termes de gains et de pertes entre le centre et les sous-espaces périphériques, mais plutôt sur le plan qualitatif. Les facteurs de délocalisation permettent en effet de mieux comprendre les relations entre les entreprises et la ville, en particulier d’identifier un certain nombre de déséconomies externes, si l’on arrive à révéler qu’un nombre significatif d’activités quitte tel ou tel sous-espace pour fuir un problème spécifique. Les mouvements intraurbains peuvent également, nous l’avons déjà évoqué, être un élément d’appréciation des relations entre les différents sous-espaces et permettre de déterminer s’il en existe qui sont envisagés avec une certaine “ unité ” par les entreprises : c’est le cas quand les déménagements se font préférentiellement au sein de la même zone, plutôt qu'à destination d'autres. Cela prouve alors une certaine “ stabilité ” des localisations sur un ou plusieurs sous-espaces, résultat qui peut constituer un élément important pour la mise en place de politiques publiques visant à ancrer les activités économiques au niveau local.

L’analyse du secteur des services aux entreprises permet d’enrichir la réflexion sur les liens entre la localisation des activités économiques et les dynamiques intramétropolitaines, et en particulier de creuser les interrogations, soulevées au chapitre précédent, relatives au centre, à la centralité et aux logiques de multipolarisation. Une telle recherche est d’autant plus utile que les évolutions spatiales que connaissent ces activités semblent récentes, et de ce fait encore relativement peu explorées. C’est là tout l’intérêt de notre travail.