2. Croissance et diversité des services aux entreprises

Les services aux entreprises représentent 19,7% des emplois salariés de l’aire urbaine en 1999, et près de 30% des emplois salariés tertiaire (tableau 2-2). La croissance a été rapide : “ depuis le début des années 1990, les services aux entreprises ont créé 12 000 postes de travail [...], soit presque autant que l’ensemble formé par l’éducation, la santé, l’action sociale, et plus que les services aux particuliers ” [Lacroix, Pothier, 1998, 2].

Tableau 2-2 : L’emploi salarié dans l’aire urbaine de Lyon en 1999
secteur d’activité nb d’emplois part du secteur
industrie et construction 168 372 32,7%
commerce 89 698 17,4%
services aux entreprises 101 788 19,7%
autres services 155 621 30,2%
total 515 479 100%
Source : Les notes de l’Opale, 2000, 2

Sur les 91 400 établissements que compte l'aire urbaine en 1996, les secteurs les plus importants sont ceux destinés à la population : le commerce de détail (22,7% des établissements) et les services collectifs et personnels (21,9%). Les services aux entreprises représentent 12 500 établissements, soit 13,7%, et se situent juste derrière l’industrie et la construction (tableau 2-3).

Tableau 2-3 : Les établissements par secteur d’activité dans l’aire urbaine de Lyon en 1996
  agri indus comdét comgros transp fin SE collperso Total
nb en 1996 3159 17962 20732 7487 3703 5929 12500 19928 91400
part en 1996 3,4% 19,6% 22,7% 8,2% 4% 6,5% 13,7% 21,9% 100%
Source : INSEE, SIRENE

Entre 1982 et 1990, l’augmentation moyenne du nombre d’établissements dans la métropole a atteint 17,5%, avec des différences intersectorielles significatives (tableau 2-4). Le secteur de l’industrie et de la construction a connu une croissance modérée (+5,1%), qui cache en fait une diminution dans l’industrie et une augmentation dans la construction. Les taux de progression ont été plus importants dans le tertiaire, mis à part le commerce de détail (-8,3%), vraisemblablement du fait de l’augmentation significative du nombre de moyennes et grandes surfaces, qui a entraîné la fermeture de nombreux petits commerces. Les services aux entreprises ont enregistré de loin la plus forte croissance. Leur nombre a en effet crû de 70%. Cette progression a même représenté 29,5% de l’augmentation totale du volume d’établissements tertiaires de la métropole lyonnaise. Leur poids s’est en conséquence nettement renforcé, passant de 6,6% en 1982 à 9,5% en 1990 (tableau 2-4). Il atteint 10,1% en 1996.

Tableau 2-4 : Les établissements de l'aire urbaine de Lyon par secteur d’activité en 1982 et 1990
  agri indus comdét comgros transp fin SE collperso Total
nb en 1982 992 19569 25231 5884 2814 10470 5518 13075 83553
nb en 1990 1444 20659 23124 7244 3536 14593 9389 18236 98225
évolution 82-90 45,6% 5,6% -8,3% 23,1% 25,6% 39,3% 70% 39,4% 17,5%
part en 1982 1,2% 23,4% 30,2% 7% 3,3% 12,5% 6,6% 15,8% 100%
part en 1990 1,5% 21% 23,5% 7,4% 3,6% 14,8% 9,5% 18,7% 100%
Source : SIRENE, INSEE

L’aire urbaine de Lyon se distingue surtout par la diversité de son offre dans ce secteur, puisqu’elle apparaît, à la fin des années quatre-vingt dix, comme “ la seule aire urbaine française où sont implantées de manière significative sept des dix spécialités de services aux entreprises 61 , contre au mieux cinq ou six dans les autres métropoles de l’hexagone ” [Lacroix, Pothier, 1998, 2]. Une décomposition des établissements au niveau de la NAF en 700 positions souligne l'importance des services de haut niveau et des services intermédiaires en 1996 (tableau 2-5) : le conseil et les études comptent à cette date pour 37,7% du total des établissements du secteur, les analyses techniques et les contrôles pour 18,5%, l'informatique pour 9,8%, la publicité pour 6,9% et l’intérim pour 2,8%. Les activités banales ne représentent en tout que 23,2% des établissements : 15,9% pour les services à la production, 6,1% pour le nettoyage et 1,2% pour la sécurité.

Tableau 2-5 : Les établissements de services aux entreprises par catégorie en 1996 dans l’aire urbaine de Lyon
type d’activité intitulé code NAF nb en 1996 part en 1996
informatique conseil en informatique
réalisation de logiciels
traitement de données
banque de données
vente de matériel informatique
autres activités informatiques
Z
722Z
723Z
724Z
725Z
725Z
total
38
495
185
63
94
0
1217
3%
4%
1,5%
0,5%
0,8%
0%
9,8%
conseil et études activités juridiques
comptabilité
études de marché
conseil
administration d'entreprises
741A
741C
741E
741G
741J
total
1101
719
185
1676
1030
4711
8,8%
5,8%
1,5%
13,4%
8,2%
37,7%
analyses techniques architectes
géomètres
études techniques
742A
742B
742C
total
813
160
1335
2308
6,5%
1,3%
10,7%
18,5%
contrôles contrôles techniques
essais techniques
743A
743B
total
82
69
151
0,7%
0,6%
1,3%
publicité gestion de supports de pub
conseil en pub
744A
744B
total
183
675
858
1,5%
5,4%
6,9%
intérim mise à disposition de personnel 745A
745B
total
117
238
355
0,9%
1,9%
2,8%
sécurité sécurité 746Z 150 1,2%
nettoyage nettoyage 747Z 763 6,1%
services à la production conditionnement à façon
secrétariat
organisation de foires et salons
services divers
748D
748F
748J
748K
total
32
592
107
1256
1987
0,3%
4,7%
0,9%
10%
15,9%
total tous services aux entreprises 12500 100%
Source : INSEE, SIRENE

Le processus de métropolisation s'est au demeurant traduit par un développement des services aux entreprises plutôt haut de gamme (tableau 2-6 et annexe II-2), : la catégorie la plus dynamique sur la période 1982/1990 a été celle des activités de conseil, d'études et d’informatique (+101,8%), tout particulièrement les holdings (+483,1%), les études informatiques (+398,4%), et les régies publicitaires (253,6%). Le développement a toutefois été également significatif pour les services à la production, la sécurité et le nettoyage. La progression a été nettement moins rapide dans le domaine de l’analyse technique et des contrôles (+37,7%), et surtout celui de l’intérim (+10,8%). Ce dernier s’est distingué par un volume d’établissements supplémentaires particulièrement faible : seulement trente établissements en huit ans, alors que l’on sait que cette activité a fortement progressé, du fait de la montée du chômage. Mais nous allons voir que le secteur est principalement constitué de grands établissements, appartenant à des entreprises de taille importante, ce qui peut contribuer à expliquer que les ouvertures de nouvelles unités sont plus rares, contrairement aux autres activités où les créations concernent, pour l’essentiel, des monoétablissements de petite voire de très petite taille (sans salarié).

Tableau 2-6 : Les établissements de services aux entreprises par catégorie en 1982 et 1990 dans l’aire urbaine de Lyon
  conseil, études, info analyses techn et contrôles publicité intérim serv à la prod, sécurité, nett total
nb en 1982 2005 1667 533 277 1468 5950
nb en 1990 4044 2296 906 307 2796 10349
évolution 82/90 101,8% 37,7% 69,9% 10,8% 90,5% 73,9%
part en 1982 33,7% 28% 9% 4,6% 24,7% 100%
part en 1990 39,1% 22,2% 8,7% 3% 27% 100%
Source : INSEE, SIRENE

De fait, les établissements sans salarié représentent en moyenne 43% des effectifs en 1996 dans le secteur des services aux entreprises (contre par exemple 35% pour l’industrie et la construction), et ceux de moins de dix salariés 80%, chiffres par ailleurs conformes à ceux d’autres études réalisées en France et à l’étranger [Soy, 1998 ; Zuliani, 1996]. Seul l’intérim compte une très faible part d’établissements sans salarié (18%). Par ailleurs, 87% des établissements de services aux entreprises appartiennent à des entreprises monoétablissements ; là encore, l’intérim se distingue, puisque 59% de ses unités font partie d'entreprises multiétablissements.

Notes
61.

Les dix secteurs de services aux entreprises pris en compte dans cette étude sont : les postes et télécommunications, les activités informatiques, les services professionnels, la publicité et les études de marché, l’architecture, l'ingénierie et les contrôles, la location sans opérateur, la sélection et la fourniture de personnel, la sécurité, le nettoyage et les services divers aux entreprises, l’assainissement et la gestion de déchets, la recherche/développement. Notre propre définition est donc plus restrictive.