1. Critères d’identification de pôles périphériques

Notre définition s’appuie sur deux éléments. Le premier fait référence aux dynamiques de concentration et de la croissance des activités économiques. Le second dérive de notre compréhension de l’espace considéré : ce dernier est en effet partagé en deux zones distinctes, à savoir d'un côté la périphérie du pôle urbain (c’est-à-dire le pôle urbain sans le centre), et de l'autre la couronne périurbaine. La première de ces zones est caractérisée par des volumes et des densités bien plus élevées (en termes de populations et d'établissements) que la seconde. Il nous semble indispensable d’en tenir compte. Certes, le fait d’introduire une telle différenciation suppose que les éventuels pôles identifiés dans le pôle urbain et en couronne périurbaine ne seront pas à mettre tout à fait sur le même plan. Néanmoins, il nous semble que si l’on veut souligner l'existence de processus de polarisation en dehors du pôle urbain, même si elles sont a priori plus limitées, une telle approche est justifiée et même indispensable.

La méthode comporte en fait deux étapes. La première consiste à déterminer des zones privilégiées de développement au sein de la métropole, c'est-à-dire des communes où la concentration et la croissance des activités économiques sont remarquables. La seconde étape s’attache à sélectionner, parmi elles, de “ véritables ” pôles périphériques, sur la base de regroupements de communes géographiquement proches, de manière à ce que ces pôles aient une certaine taille, et donc un poids conséquent au sein de la métropole ; ceci pour éviter de définir comme pôles des communes de taille moyenne et surtout isolées.

Les communes dynamiques sont de surcroît identifiées parmi celles qui comptent au moins 150 établissements (tous secteurs confondus) en 1996. Cela permet de réaliser un premier tri, puisque seules 83 communes sur 239 satisfont à une telle exigence. Les deux autres critères, proches de ceux définis par F. Gaschet [2000], sont relatifs à la densité d’emplois et à la croissance du nombre d’établissements dans la commune considérée entre les années 1982 et 1996. Ils mettent en oeuvre des seuils, qui sont différents dans le pôle urbain et dans la couronne périurbaine.

Nous avons ainsi défini :

un indicateur de densité des emplois :
un indicateur de croissance des établissements :

où :

  • i désigne la commune considérée
  • z représente le pôle urbain si la commune appartient au pôle urbain (centre exclu), la couronne périurbaine sinon
  • E concerne l’emploi salarié
  • S correspond à la surface totale
  • ET représente le nombre total d’établissements (tous secteurs confondus)

Ces critères permettent de prendre en compte à la fois l'emploi, en termes de densité, mais aussi le volume et la dynamique des implantations d’établissements sur une période d'une quinzaine d'années. En effet, ne retenir que des éléments relatifs aux seuls établissements nous semble insuffisant, en raison de l’existence de fortes différences en termes de taille, et donc d’impact sur l’emploi communal.

Finalement, une commune i est considérée comme étant une zone de développement métropolitain dès lors que sont réunies les trois conditions suivantes :

Eti 96 soit être supérieur à 150

Di doit être supérieur à la moyenne des Di dans la zone z considérée

Ciz doit être supérieur à 1

Les pôles périphériques sont ensuite identifiés en éliminant les communes isolées (sauf si elles sont de très grande taille), et en regroupant celles qui sont proches géographiquement.