A. Une population relativement dispersée

L’aire urbaine de Lyon compte, au Recensement de 1999, près de 1,6 million d’habitants. Le pôle urbain en regroupe à lui seul 1,3 million, soit près de 82%, et le Grand Lyon 1,1 million. Un peu plus de 569 000 personnes, soit près de 35,7%, habitent Lyon ou Villeurbanne, ce qui signifie que près des deux-tiers des habitants vivent actuellement en dehors du centre.

Sur la carte 2-3 figure la répartition de la population par commune de l’aire urbaine en 1999. Cette carte permet de mieux visualiser les zones de forte concentration : elles apparaissent dans et autour du centre, particulièrement en proche banlieue est où se trouvent les communes les plus peuplées de la métropole, qui sont notamment celles sur lesquelles ont été mises en place des ZUP 62 dans les années soixante-dix : Vénissieux (environ 56 000 habitants en 1999), Saint Priest et Vaulx en Velin (environ 40 000 habitants chacune). A l’ouest, les communes les plus importantes sont de taille nettement plus modeste : les deux plus grosses sont Ecully et Sainte Foy lès Lyon, qui accueillent respectivement 18 000 et 21 200 habitants. Plus loin du centre, la population se masse essentiellement à proximité des centres secondaires anciens mentionnés précédemment et situés hors du périmètre de l’aire urbaine : Villefranche-sur-Saône au nord, Bourgoin-Jallieu à l’est et Vienne au sud. Les habitants sont tout particulièrement nombreux près de Bourgoin-Jallieu, c’est-à-dire dans et autour la ville nouvelle de L’Isle d’Abeau, ainsi que près de Vienne, à savoir à Givors et à Chasse-sur-Rhône. La majorité du reste des communes de la couronne périurbaine compte en revanche moins de 2 000 habitants en 1999, et demeurent relativement rurales.

Carte 2-3 : La population par commune de l’aire urbaine de Lyon en 1999
Carte 2-3 : La population par commune de l’aire urbaine de Lyon en 1999

La population de l’aire urbaine a progressé de 11,5% entre 1982 et 1999 (tableau 2-7). Le taux de croissance en périphérie 63 (+14,8%) a été plus du double de celui du centre historique (+6,1%). Le poids de ce dernier a donc diminué, passant de 37,5% à 35,7%. Les communes-centre se sont malgré tout montrées un peu plus dynamiques que celles du reste du pôle urbain, où la croissance n’a été que de 5,6%. Les évolutions ont en fait été contrastées. Plusieurs communes des proches banlieues est et sud de Lyon, industrielle et plus pauvre que l’ouest, comme Vaulx en Velin, Vénissieux, Bron ou encore Rillieux la Pape ont perdu des habitants (plus de 8 000 à Vénissieux, 5 000 à Vaulx en Velin). Ces pertes sont liées aux difficultés propres que connaissent ces communes, marquées par un habitat social important (annexe II-3), une forte proportion d’immigrés, où les taux de chômage sont nettement supérieurs à ceux du reste de la métropole, et les revenus moyens par habitant très inférieurs (annexe II-4). La croissance a été importante dans la partie est de la métropole, mais plutôt en deuxième couronne et au-delà, comme à Chassieu ou encore à Genas (carte 2-3). Elle a également été significative en proche banlieue ouest (Ecully, Dardilly, etc.).

En couronne périurbaine, l’augmentation de population a été spectaculaire (+47,3%), notamment le long des axes de transport. Le poids de la couronne périurbaine est ainsi passé de 13,7% en 1982 à 18% en 1999. Les communes voisines de L’Isle d’Abeau ont enregistré la plus forte progression. Ces résultats confirment le fait que l'étalement urbain favorise les zones peu denses de la métropole. Les conséquences en termes de mobilité sont importantes, notamment parce que ces sous-espaces sont moins bien desservis par le réseau de transports en commun. Les ménages qui y habitent sont donc plus souvent motorisés, voire bi-motorisés, et les distances domicile/travail plus élevées car les actifs continuent de travailler dans le pôle urbain, où se trouve la majeure partie des emplois [Andan et al., 1999].

Tableau 2-7 : La population de l’aire urbaine de Lyon en 1982 et 1999
  total centre pôle urbain hors centre couronne périurbaine
nb en 1982 1431672 536806 699290 195576
nb en 1999 1596589 569667 738796 288126
évolution 1982/1999 11,5% 6,1% 5,6% 47,3%
poids en 1982 100% 37,5% 48,8% 13,7%
poids en 1999 100% 35,7% 46,3% 18%
Source : INSEE, RGP

Notes
62.

ZUP = Zone à Urbaniser en Priorité.

63.

C'est-à-dire l'aire urbaine sans le centre (cf. chapitre 1).