A. Une répartition spatiale favorable au pôle urbain et au centre

Les services aux entreprises se distinguent comme le secteur le plus concentré de la métropole lyonnaise : en 1996, 80% des établissements sont implantés à moins de neuf kilomètres du centre de Lyon 72 , contre en moyenne quinze kilomètres pour l’ensemble des autres activités (graphique 2-2). Des différences existent malgré tout entre d’une part le secteur de la finance, l’assurance, l’immobilier et la location, dont les tendances spatiales sont proches de celles des services aux entreprises, d’autre part le commerce de gros, de détail et les services collectifs et personnels, qui bien que plus largement diffusés dans l’aire urbaine demeurent relativement centraux, et enfin l’industrie, la construction, le transport, les communications et l’agriculture, caractérisés par un étalement plus conséquent.

Graphique 2-2 : Répartition cumulée des établissements par secteur d’activité en fonction de la distance au centre de Lyon* en 1996
Graphique 2-2 : Répartition cumulée des établissements par secteur d’activité en fonction de la distance au centre de Lyon* en 1996

Cette concentration est surtout favorable au pôle urbain, qui accueille en 1996 91,5% des établissements de services aux entreprises, contre 84,3% en moyenne (tableau 2-13). La carte 2-8 souligne le poids du centre, où se trouvent 58,6% des établissements en 1996, mais également l’importance de sa proche banlieue, au sein de laquelle la répartition des localisations favorise visiblement autant l’est que l’ouest. Ce dernier point mérite d’être souligné, car ce relatif équilibre est/ouest est singulier en comparaison de ce qui prévaut pour l’ensemble des activités économiques (cf. chapitre 1). En fait, les cartes de répartition des établissements par secteur 73 en 1996 montrent que la banlieue est a généralement un poids plus important que la banlieue ouest, mis à part pour les activités de finance, d'assurance, d'immobilier et de location, ainsi que pour les services aux entreprises (annexe II-6). Ce résultat montre l’attrait spécifique de cette partie de la métropole lyonnaise pour le tertiaire supérieur. Nous y reviendrons de façon plus détaillée dans la suite de ce chapitre.

Tableau 2-13 : Les établissements de services aux entreprises dans l’aire urbaine de Lyon en 1996
  total centre pôle urbain hors centre couronne périurbaine
nombre en 1996 12500 7325 4123 1052
poids en 1996 100% 58,6% 32,9% 8,5%
ensemble des secteurs 100% 46,1% 38,2% 15,7%
Source : INSEE, SIRENE
Carte 2-8 : Les établissements de services aux entreprises par commune de l’aire urbaine de Lyon en 1996
Carte 2-8 : Les établissements de services aux entreprises par commune de l’aire urbaine de Lyon en 1996

La présence des services aux entreprises en couronne périurbaine demeure particulièrement limitée, y compris dans les communes les plus importantes comme celles de L’Isle d’Abeau et des alentours (carte 2-8). De fait, en 1996, près de 80% des établissements de services aux entreprises implantés hors du centre sont localisés à l’intérieur du pôle urbain, soit près de 10% de plus que pour l’ensemble des huit secteurs. Ce chiffre semble en outre stable, puisqu’en 1982 la proportion d’établissements localisés dans ce même pôle urbain (hors centre) était de 82%, et de 81% en 1990.

Les établissements de services aux entreprises implantés en périphérie ont-ils les mêmes caractéristiques que ceux du centre ? Une comparaison, certes limitée à partir des seules données SIRENE, montre que les différences sont minimes : ainsi, la proportion d’unités de petite taille (sans salarié) est sensiblement identique, quoique légèrement supérieure (44% contre 39%) en périphérie qu’au centre, et ces deux sous-espaces accueillent un poids identique de monoétablissements (environ 80%) et de sièges sociaux (environ 30%). Une différence notable concerne en revanche la proportion de créations pures et de transferts : en périphérie, les établissements de services aux entreprises sont à 70% des créations pures (69% dans le pôle urbain hors centre et même 74% en couronne périurbaine), contre 62% au centre, et inversement le centre accueille 30% de transferts, contre 23% dans le reste de la métropole (24% dans le pôle urbain hors centre et 19% en couronne périurbaine). Cela signifie que le mode d’implantation en périphérie, et particulièrement en couronne périurbaine, résulte plus souvent d’une création que d’une délocalisation 74 .

Des enquêtes nous permettront, en troisième partie, d’aller plus loin dans la comparaison entre les établissements centraux et périphériques, notamment en termes d’aire de marché : le répertoire SIRENE est certes censé fournir des indications concernant le chiffre d'affaires global ainsi que le chiffre d'affaires à l'exportation de l'établissement et de son entreprise, mais en réalité ces éléments sont bien trop peu renseignés (par moins de 10% des établissements) pour pouvoir être correctement exploités. Pour obtenir ces données, nous aurions pu consulter le Kompass, mais il ne répertorie que les grands établissements, or nous avons vu que la part des unités de petite taille était importante dans le secteur.

Notes
72.

Distance calculée à vol d’oiseau à partir de la préfecture de Lyon.

73.

Mise à part l'agriculture, qui constitue un cas spécifique.

74.

Mais nous ne pouvons préciser s’il s’agit plutôt de délocalisations intramétropolitaines ou bien en provenance de l’extérieur de la métropole lyonnaise.