1. Typologie des communes en 1982

Les résultats de l'Analyse en Composantes Principales permettent de retenir les quatre premiers axes. Ils expliquent 78,4% de la variance. Le premier oppose une spécialisation dans l’agriculture et l’industrie à une spécialisation dans le tertiaire supérieur et les services collectifs et personnels. Le deuxième axe sépare le commerce de gros du commerce de détail. Le troisième distingue l’agriculture, l’industrie et le tertiaire supérieur, des activités de transport et de communications. Le quatrième différencie le commerce de détail et les activités de finance, d’assurance, d’immobilier, et de location aux services aux entreprises ainsi qu’aux services collectifs et personnels.

Plusieurs classifications par la méthode des centres mobiles révèlent qu’un découpage des 83 zones en six groupes est satisfaisant, même si un groupe ne comporte qu’une seule commune (carte 2-10). Toutefois, cette dernière se singularise dès la constitution de quatre groupes, car elle est véritablement spécifique, très marquée par l’activité transport.

Nous déclinons les spécificités de chacun des groupes à partir de leur structure moyenne (tableau 2-14). En gras et entre parenthèses est indiquée leur désignation abrégée, utilisée dans les tableaux et graphiques.

Le groupe 1 rassemble 16 zones : le centre plus 15 communes. Toutes sauf une (Villefontaine) font partie du Grand Lyon. Elles sont spécialisées dans le tertiaire supérieur ainsi que les services collectifs et personnels (fin + SE + collperso). La part du commerce de gros y est supérieure à la moyenne, mais demeure inférieure à celle du groupe 5. La plupart de ces communes sont localisées dans la proche banlieue ouest de Lyon : Champagne au Mont d’Or, Charbonnières les Bains, Ecully, Francheville, Limonest, Saint Cyr au Mont d’Or, Saint Didier au mont d’Or, Sainte Foy lès Lyon, Tassin la Demi Lune et La Mulatière. Nombre d’entre elles font d’ailleurs partie du pôle périphérique ouest. Les autres sont situées au nord (Caluire et Cuire), à l’est (Bron), au sud (Vernaison), et dans le pôle de L’Isle d’Abeau (Villefontaine). Ces 15 communes reproduisent la même structure d'activités que le centre de la métropole.

Le groupe 2 réunit 18 communes spécialisées dans le commerce de détail ainsi que les services collectifs et personnels (comdét + collperso), c’est-à-dire des services destinés à la population. Nombre d’entre elles font partie du pôle urbain. La plupart sont situées au sud de Lyon : Saint Genis Laval, Oullins, Pierre Bénite, Feyzin, Saint Fons et Vénissieux. Trois autres sont regroupées plus au sud, à proximité de Vienne : Givors, Chasse sur Rhône et Grigny, et deux autres près du pôle de L’Isle d’Abeau : Heyrieux et La Verpillière.

Le groupe 3 ne compte qu’une commune, Colombier Saugnieu, très fortement spécialisée dans les activités de transport et de communications (transp) : 40% de ses établissements en relèvent.

Le groupe 4 est dédié aux activités industrielles et de construction, avec une part d’établissements agricoles plus importante que dans les autres groupes (agri + indus), même si elle demeure modérée (4,7% en moyenne). Ce groupe rassemble 16 zones, dont celle comprenant les 156 plus petites communes de l’aire urbaine, plus nettement tournées vers l’activité agricole. La majorité des autres communes qui le composent est située à l’est, en bordure de la Communauté urbaine, ce qui n’est pas surprenant car cette partie de l’agglomération lyonnaise est, nous l'avons déjà souvent évoqué, de tradition industrielle.

Le groupe 5 comprend 9 communes spécialisées dans le commerce de gros et les activités de finance, d’assurance, d’immobilier et de location (comgros + fin). Trois des communes qui le composent jouxtent celles du groupe 1 qui sont situées dans l’ouest lyonnais : Dardilly, La Tour de Salvagny et Lissieu. Les autres sont localisées à l’est, notamment à proximité de L’Isle d’Abeau.

Le groupe 6 rassemble 23 communes spécialisées dans les activités industrielles et de construction, ainsi que les services collectifs et personnels (indus + collperso). Une grande partie d’entre elles se trouve dans l’Ain, et une autre partie au sud-ouest de Lyon.

Tableau 2-14 : Structure des établissements par groupe de la typologie sectorielle des communes* en 1982
  nb de zones agri indus comdét comgros transp fin SE collperso total
groupe 1 16 1,1% 22,3% 24,8% 6,4% 4% 13,3% 8,8% 19,3% 100%
groupe 2 18 1% 23,6% 35,9% 3,9% 3,1% 11,7% 3,6% 17,2% 100%
groupe 3 1 2,4% 15,2% 20% 4% 40% 7,2% 2,4% 8,8% 100%
groupe 4 16 4,7% 38% 25% 5,6% 4% 8,6% 2,8% 11,3% 100%
groupe 5 9 2,1% 26,9% 22,6% 11,7% 6,5% 14,8% 4,5% 10,9% 100%
groupe 6 23 2,5% 30,5% 27,7% 4,9% 4,1% 9,6% 4,3% 16,4% 100%
moyenne 83 2,3% 28,3% 27,8% 5,9% 4,5% 11,1% 4,7% 15,4% 100%
Source : INSEE, SIRENE
* le centre, les 81 communes de plus de 150 établissements en 1996
et une zone regroupant les 156 autres petites communes
Carte 2-10 : Typologie sectorielle des communes* de l’aire urbaine de Lyon en 1982
Carte 2-10 : Typologie sectorielle des communes* de l’aire urbaine de Lyon en 1982

Les communes des proches périphéries est et sud de Lyon sont donc plutôt industrielles, excepté pour quelques-unes d’entre elles, très proches du centre, qui se singularisent par une spécialisation dans le commerce de détail et les services collectifs et personnels. L’ouest est essentiellement dédié au tertiaire supérieur et aux services collectifs et personnels. En périphérie plus lointaine, les plus petites communes sont surtout industrielles et agricoles, et les plus grosses, plus tertiaires, accueillent une forte part de commerce de détail et de services collectifs et personnels : cela signifie qu’elles assurent un rôle de desserte de la population environnante. Autour de L’Isle d’Abeau se démarquent également quelques rares communes spécialisées dans le commerce de gros ainsi que les activités de finance, d’assurance, d’immobilier et de location, mais leur poids, et donc leur influence, demeurent véritablement limités à l’échelle de la métropole.