En utilisant la méthode exposée dans le premier chapitre, nous avons réalisé une typologie des communes de la métropoles en 1996 en fonction de la structure de leurs établissements de services aux entreprises, ventilés selon les onze groupes déterminés précédemment. Toutefois, seules les communes comptant un nombre “ suffisant ” d’établissements, c’est-à-dire plus de vingt-cinq, ont été prises en compte 82 . En effet, pour les autres, le faible effectif rend la partition en onze groupes peu significative. La typologie concerne finalement cinquante communes 83 , dont Lyon et Villeurbanne, qui ont là encore été regroupées en tant que centre historique. Ces cinquante communes concentrent à elles seules 84,6% des établissements de services aux entreprises de la métropole en 1996.
Nous retenons les trois premiers axes de l’ACP, qui expliquent 55,2% de la variance. Le premier oppose une spécialisation dans les activités juridiques et d’architectures à une spécialisation dans le domaine des études techniques et de l’administration d’entreprises. Le deuxième axe sépare l’informatique de haut niveau et le conseil, de l’intérim et des prestations banales aux entreprises. Quant au troisième, il distingue la comptabilité et l’administration d’entreprises, de la publicité et du conseil.
La typologie des communes est alors effectuée en fonction des scores de chacune sur ces trois axes factoriels, grâce à la méthode des centres mobiles. Cinq groupes sont ainsi déterminés. La carte 2-12 montre que les communes du même groupe sont dans leur majorité proches géographiquement. En particulier, nous retrouvons très nettement l’opposition entre d’une part l’ouest et d’autre part l’est et le sud de la proche banlieue de Lyon.
Le tableau 2-33 présente la structure moyenne de chacun des groupes. Les désignations abrégées, utilisées par la suite dans les tableaux et les cartes, sont indiquées entre parenthèses et en gras.
Le groupe 1 est spécialisé dans la publicité 84 , l’informatique de haut niveau, ainsi que le conseil et les études de marché (pub + infosup + conseil), c'est-à-dire des services de haut niveau. Les 8 communes qui le composent sont principalement situées à l’ouest, et notamment dans le pôle périphérique ouest, L’Isle d’Abeau mise à part.
Les 10 communes du groupe 2 font elles aussi pour la plupart partie du pôle ouest. Elles se distinguent par une spécialisation dans la comptabilité, l’informatique de haut niveau ainsi que le conseil et les études de marché (compta + infosup + conseil), qui sont également des prestations de haut niveau (sauf la comptabilité).
Le groupe 3 comprend le centre historique ainsi que quelques communes moyennes, dispersées pour la plupart en couronne périurbaine (Neuville sur Saône, Anse, l’Arbresle, Montluel), et qui sont des chefs-lieux de cantons, ainsi qu’une seule commune de l’ouest (Tassin la Demi Lune). Il se distingue par la proportion de ses activités juridiques, d’architecture, d’intérim, de comptabilité et de services divers (jurid + archi + intérim + compta + serv). C’est le seul groupe pour lequel la part des activités de publicité est inférieure à 5% en moyenne, bien qu’au centre elle soit en réalité supérieure (proche de 9%).
Le groupe 4 est principalement constitué de communes localisées à l’est et au sud du centre. Il accueille une forte part d’établissements dans les secteurs des études techniques, de l’administration d’entreprises et surtout des prestations banales aux entreprises (techn + adm + presta).
Le groupe 5 rassemble 13 communes très majoritairement situées en proches banlieues est et sud, à l’exception de Saint Quentin Fallavier qui fait partie du pôle périphérique de L’Isle d’Abeau. Ce groupe est spécialisé dans l’intérim, les services divers et les prestations banales aux entreprises (intérim + serv + presta).
Les groupes 4 et 5 présentent donc une structure proche, mis à part que le second accueille une plus forte proportion d’établissements du secteur de l’administration d’entreprises. Ils se distinguent notamment par l’importance des établissements dans le domaine des prestations banales aux entreprises.
Il apparaît donc que les communes spécialisées dans le tertiaire de haut niveau (centre et pôle ouest) accueillent préférentiellement des services aux entreprises que l’on peut qualifier de haut de gamme, notamment des activités d’informatique de haut niveau ou encore du conseil et des études de marché, le centre se distinguant toutefois par une spécificité forte dans le domaine des activités juridiques et d’architecture. En revanche, les communes dont le tissu économique est tertiaire, mais plus diversifié, ainsi que celles qui sont industrielles, sont plutôt spécialisées dans l’intérim, les services divers, les études techniques ainsi que les prestations banales aux entreprises. Il existe donc une remarquable adéquation entre la nature des fonctions présentes dans une commune et le type de services aux entreprises qui s’y localisent.
| nb de communes | jurid | archi | pub | interim | compta | infosup | conseil | serv | techn | adm | presta | total | |
| groupe 1 | 8 | 2,8% | 5,6% | 7% | 1,1% | 2,5% | 10,5% | 26,7% | 8,9% | 15,4% | 6,7% | 12,8% | 100% |
| groupe 2 | 10 | 2,5% | 6,1% | 5% | 0,7% | 7,3% | 14,7% | 19,5% | 6,3% | 15,7% | 11,6% | 10,6% | 100% |
| groupe 3 | 6** | 11,2% | 9,3% | 3,9% | 6,6% | 7,5% | 7,4% | 10,5% | 15,2% | 10,6% | 6% | 11,8% | 100% |
| groupe 4 | 13 | 1,6% | 1,6% | 6,1% | 1,7% | 2,8% | 6,3% | 10,9% | 10,5% | 18,5% | 16,4% | 23,6% | 100% |
| groupe 5 | 13 | 5,9% | 3,5% | 6,2% | 6,3% | 4,9% | 6% | 10,8% | 13,7% | 16% | 8,4% | 18,3% | 100% |
| moyenne | 50 | 4,2% | 4,6% | 5,8% | 3,2% | 4,8% | 8,7% | 15% | 10,8% | 15,9% | 10,6% | 16,4% | 100% |
| Source : INSEE, SIRENE * communes comptant plus de 25 établissements de services aux entreprises en 1996, Lyon et Villeurbanne étant réunies en tant que centre de la métropole ** dont le centre |
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Ce chiffre de vingt-cinq correspond au nombre moyen de services aux entreprises par commune de la métropole (hors centre) en 1996.
Il s’agit en fait de 49 commune plus le centre (Lyon et Villeurbanne).
Cependant, les différences sont faibles entre les groupes pour ce secteur (mis à part pour le groupe 3).