CHAPITRE 1
L’INFLUENCE DE LA NATURE DE L’ACTIVITE SUR LE CHOIX D’UNE LOCALISATION INTRAMETROPOLITAINE

L’intérêt principal de mener une enquête par voie postale est de pouvoir avoir accès à un nombre élevé d’établissements, tout en recueillant des informations en quantité importante, et ce en quelques mois. La contrepartie est que la fiabilité des données, malgré les précautions que l’on peut prendre, est relativement délicate à évaluer (cf. partie 1). Dans notre cas, où il s’agissait de collecter des informations relatives à l’explicitation du choix de localisation et de délocalisation, un élément décisif concernait la personne en charge de répondre : a-t-elle effectivement participé à la prise de décision ? Nous nous sommes adressés au chef d’entreprise, de manière à optimiser les chances de contacter une personne ayant pris part au choix d’implantation 92 . Les résultats montrent que plus de 90% des répondants sont effectivement des responsables d’établissements. Nous étions corrélativement confrontés à un problème de mémoire : pour le pallier, nous n’avons sollicité que des établissements récemment implantés sur leur site actuel 93 , concrètement depuis moins de huit ans. Par ailleurs, si les renseignements d’ordre “ quantitatif ” sont relativement aisés à obtenir dans ce type d’enquête, les données plus “ qualitatives ” le sont nettement moins. Ainsi, les caractéristiques de la relation de service, ou plus généralement l’évaluation précise de la nature de l’activité de l’établissement, voire la signification qu’accorde chaque répondant à la notion de “ proximité ”, sont des éléments assez difficiles à appréhender.

Le questionnaire a été élaboré par nos soins, en partie en référence à celui établi par M. Jouvaud [1997] pour sa thèse portant sur la localisation interurbaine des services aux entreprises, et plus généralement sur la base des enquêtes conduites depuis plusieurs années dans le cadre du RESER [Philippe et al., 1998], mais aussi de travaux du LET [Aguiléra-Bélanger et al., 1999]. Bien évidemment, les questions ont été adaptées aux spécificités de notre problématique, ce qui a impliqué en particulier une redéfinition précise des facteurs de localisation [Aydalot, 1979].

Après la présentation des questionnaires (I), la confrontation des caractéristiques des établissements avec leur localisation permet de tester un certain nombre d’hypothèses, notamment l’impact de la nature de la relation de service et de l’étendue de l’aire de marché sur le choix d’une implantation (II).

Notes
92.

Toutefois, dans le cas d’un établissement appartenant à une entreprise, le choix peut émaner directement du siège, et non du dirigeant de l’établissement. Mais il n’est pas possible d’évaluer ce biais.

93.

Cela ne signifie pas que nous ne nous soyions adressé qu’à des établissements créés depuis moins de huit ans, car nombre d’entre eux étaient anciens mais, s’étant délocalisé une ou plusieurs fois, étaient installés depuis moins de huit ans à leur adresse actuelle. Cette date d’implantation a été obtenue à partir du répertoire SIRENE de l’INSEE (à l’année 1998), que la Communauté urbaine de Lyon nous a autorisé à utiliser.