2. Le site actuel et les modalités du choix de localisation

Le répondant devait indiquer la surface de ses locaux (surface construite et bureaux, distinction qui a été assez mal comprise 98 ), ainsi que le statut d’occupation (propriétaire ou locataire). Le prix des locaux était évalué par l’intermédiaire du montant annuel des loyers. Nous savions en effet, grâce à de précédentes enquêtes effectuées par le LET, que la grande majorité des établissements étaient locataires, ce que les résultats ont effectivement confirmé.

Pour aborder le mécanisme de la décision d'implantation, plus précisément le rôle des collectivités locales ou de leurs organismes, ainsi que celui des professionnels de l’immobilier d’entreprise, nous avons demandé au responsable de préciser avec qui il avait eu des contacts lors de la recherche d’un site, et lesquels de ces contacts s'étaient révélés déterminants. L’enquête du LET fournissait également une liste de sites, situés pour la plupart au sein de l’aire urbaine, et demandait de préciser ceux qui auraient également pu convenir.

Mais le coeur du questionnement relatif à la localisation était constitué par trois grilles composées de facteurs qu’il s’agissait d’évaluer, sur une échelle toutefois quelque peu différente entre le questionnaire du LET et celui de l’Agence d’Urbanisme. Dans celui du LET, le répondant devait indiquer, pour chacun des critères proposés, si celui-ci avait été ou non un élément du choix de localisation, et, si oui, préciser son niveau d’importance - assez important, important ou très important -. Dans le questionnaire de l’Agence d’Urbanisme, chaque facteur devait être positionné sur l’échelle suivante : pas important, assez important, important ou très important. La comparaison des réponses montre que les personnes enquêtées sur le secteur de la Part-Dieu ont eu tendance à porter en moyenne des appréciations un peu plus élevées sur la majorité des critères. Mais l’analyse des réponses des établissements localisés à Lyon dans notre propre enquête montre qu’elles sont aussi en moyenne plus positives que celles des établissements périphériques. Nous avons en conséquence considéré que nous pouvions exploiter ensemble les deux enquêtes, en formulant en outre l’hypothèse que les deux grilles de notation étaient comparables. Nous les avons alors traduites en une échelle à quatre niveaux, de 1 pour “ pas important ” à 4 pour “ très important ” [Evrard et al., 1998].

La façon d’introduire les facteurs de localisation différait également quelque peu entre les deux enquêtes. Celle du LET comportait deux questions distinctes : “ avez-vous choisi votre localisation actuelle pour les raisons suivantes ? ” et “ avez-vous choisi votre localisation actuelle pour pouvoir être près de ou avoir un bon accès aux éléments suivants ? ”. Celle de l’Agence d’Urbanisme comportait une unique question : “ pouvez-vous préciser l’importance des éléments suivants pour votre établissement ? ”. Certes, cette différence introduit forcément un biais, mais nous avons fait l’hypothèse qu’il était somme toute minime, au regard de la cohérence de la hiérarchisation des facteurs dans les deux enquêtes (cf. infra).

Il nous a fallu de plus tenir compte du fait que, si la plupart des critères étaient communs, certains différaient (annexe III-3), l’Agence d’Urbanisme devant répondre à un cahier des charges formulé par la Communauté urbaine de Lyon et tenir compte de la spécificité de son secteur d’enquête (la Part-Dieu). Cela explique que les questions relatives au niveau de la taxe professionnelle, ou encore aux aides publiques, aient été jugées sans intérêt. En outre, l’enquête du LET demandait d’établir, pour une série de facteurs, si c’était la proximité immédiate ou bien l’accessibilité qui était stratégique, distinction qui n’a malheureusement pas été reprise par l’Agence d’Urbanisme.

Enfin, une grille d’évaluation - identique dans les deux questionnaires - était proposée, afin de tester la sensibilité du choix d’implantation vis-à-vis de la proximité immédiate (moins de cinq kilomètres) d’un certain nombre de services aux entreprises, ainsi que des administrations, d’une université et d’un centre de recherche.

La sélection des critères de localisation a été directement opérée à partir des réflexions présentées en première partie. L’ensemble des grands thèmes y est donc repris : les coûts, le transport et l’accès aux clients, à d'autres services et à la main d'œuvre, ainsi que les aménités locales.

Notes
98.

Pourtant cette difficulté de compréhension n’était pas apparue lors des tests du questionnaire réalisés en amont.