Les établissements enquêtés ont un effectif légèrement supérieur à 22 personnes, et la surface totale des locaux est proche de 356 m². Les différences entre les onze secteurs de la typologie ne sont pas statistiquement significatives. Les plus grands établissements appartiennent toutefois à la catégorie des prestations banales aux entreprises, dont l’effectif moyen est de 98 personnes, et la surface moyenne de 563 m² (annexe III-5).
Conformément à ce que nous avons déjà vérifié à partir de SIRENE (cf. partie 2), les enquêtes montrent que la taille de l’établissement, qu’elle soit définie par son effectif total ou bien par la surface de ses locaux, ne détermine généralement pas son sous-espace de localisation, en particulier pas le choix de s’implanter au centre ou en périphérie. Les établissements les plus éloignés du centre, c’est-à-dire ceux qui appartiennent au reste de la métropole, se distinguent toutefois par un effectif nettement inférieur (4 personnes en moyenne) et une surface largement plus réduite (156 m²) que ceux qui font partie de la proche agglomération lyonnaise. Cela n’a pas de rapport avec leur ancienneté 101 , puisque dans les cinq zones de la métropole l’âge moyen est comparable (et légèrement supérieur à une dizaine d’années). L’analyse des données SIRENE à l’année 1996 montre que cette différence en termes d’effectifs n’existe pas au niveau de l’ensemble des établissements de services aux entreprises, il s’agit donc d’un biais de nos enquêtes.
Par ailleurs, la comparaison des effectifs et des surfaces au centre et en périphérie pour chacun des secteurs s’avère peu significative, mis à part pour celui des prestations banales aux entreprises, pour lequel les plus grands établissements choisissent plutôt la périphérie : les établissements centraux occupent en moyenne 256 m², contre plus de 1 000 m² pour les autres. Il semble donc qu’il s’agisse du seul secteur pour lequel la taille constitue une réelle contrainte dans le choix d'une implantation. Cela est assez logique dans la mesure où certaines activités, comme par exemple le conditionnement à façon, peuvent s’apparenter à des activités industrielles, et nécessiter de la sorte de grands locaux, voire des moyens logistiques spécifiques (cf. chapitre 2). Dans les dix autres secteurs, il existe en fait assez peu de très grands établissements, et la surface ne constitue visiblement pas un élément fondamental de l’arbitrage centre/périphérie.
Ce constat nous amène à poser la question de l’influence du prix des locaux. Il s’agit essentiellement de loyers, puisque la quasi totalité (90%) des établissements enquêtés sont locataires. Cette proportion est d’ailleurs comparable dans les cinq zones, mis à part là encore dans le reste de la métropole où elle n’est que de 65%. Dans ce sous-espace, les établissements sont plus souvent propriétaires, peut-être parce que l’offre locative est moins développée et moins diversifiée que dans les autres parties de l'aire urbaine.
Le loyer annuel varie peu entre les différentes catégories de services. Il atteint en moyenne 600 francs par m² et par an. Des différences significatives existent en revanche entre les cinq zones métropolitaines (tableau 3-5). Le centre se distingue comme la zone la plus chère (690 francs/m²), essentiellement du fait du montant des loyers sur le secteur de la Part-Dieu (890 francs/m²). Ce résultat tend à conforter l’hypothèse que retiennent la plupart des modèles, à savoir la cherté de l’hypercentre. Les sous-espaces les moins onéreux sont le reste de la métropole, ainsi que les communes industrielles de l’est, où l’environnement urbain et les locaux sont effectivement en général de moindre qualité que dans les communes tertiaires (prox centre et ouest), qui affichent des niveaux de pris intermédiaires. Ces coûts fonciers sont par ailleurs tout à fait semblables à ceux mentionnés par M. Bonneville [1997].
| centre | ouest | est | prox centre | reste métropole | ensemble | |
| loyer annuel au m² (en francs) |
690 | 510 | 310 | 590 | 400 | 600 |
| Sources : enquêtes LET et Agence d’Urbanisme de Lyon test de Fisher significatif au seuil de 1% |
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Cette cherté de la zone centrale explique vraisemblablement que les très grands établissements du secteur des prestations banales choisissent plutôt la périphérie, en particulier l’est lyonnais. Mais elle ne semble pas pouvoir expliquer la répartition spatiale des autres catégories de services aux entreprises, dont les surfaces restent somme toute assez limitées, ce qui leur permet de supporter les coûts fonciers élevés du centre. D’autres éléments relatifs aux coûts liés à une localisation sont susceptibles d’être pris en compte lors de l’arbitrage centre/périphérie, en particulier ceux liés au niveau des taxes locales et à l’existence d’aides directes. Cet aspect sera développé dans le chapitre suivant, grâce à l’analyse des facteurs de localisation.
Nous aurions en effet pu supposer que cette plus petite taille était due au fait qu’il s’agissait d’établissements jeunes, en phase de développement.