B. La faible influence de la fiscalité locale et des aides publiques

Les considérations relatives à la fiscalité locale et à l’existence d’aides publiques sont très peu prises en compte par les services aux entreprises (tableau 3-18). Seul un peu plus du tiers des établissements est sensible au niveau des taxes locales, sans que cela ait un lien avec le nombre total d’employés ou avec le type de service.

Le résultat concernant les aides n’est pas surprenant, car elles sont très rares au sein de la métropole lyonnaise (cf. supra). Le faible impact de la fiscalité est plus intéressant, eu égard aux différences qui existent entre les communes de la métropole, et compte tenu du discours des municipalités en la matière, mais confirme en fait les conclusions d’autres enquêtes du même type (cf. partie 1). A. Guengant explique qu’il existe une liaison étroite entre le taux de la taxe professionnelle et le prix du terrain, ce qui pourrait justifier pourquoi il est en pratique difficile d’établir un lien direct entre la sensibilité à ce taux et le choix de localisation [Madiès, 1999], puisque c’est plutôt l’aspect “ coût des locaux ” qui est mis en avant par les personnes enquêtées.

La sensibilité au niveau des taxes locales est malgré tout relativement variable selon les sous-espaces métropolitains (tableau 3-20). Elle est surtout importante dans les communes les plus périphériques (reste de la métropole), c’est-à-dire celles qui sont situées hors du périmètre du Grand Lyon. Cela tend à montrer que les taxes effectivement moins élevées de cette partie de la métropole sont à même d’attirer un certain nombre d’établissements de services aux entreprises. Ce résultat est à mettre en relation avec une hypothèse formulée dans la partie précédente sur la base de l’observation de concentrations d'activités à proximité du Grand Lyon, mais à l’extérieur de son périmètre. En revanche, au sein même de la Communauté urbaine, les écarts en matière fiscale semblent influer relativement peu au niveau de l’arbitrage entre une localisation centrale et une localisation périphérique, malgré des différences réelles 112 , qui devraient d’ailleurs être bientôt supprimées du fait de la mise en place d’une taxe professionnelle unique à l’échelle du Grand Lyon.

Tableau 3-20 : Sensibilité au niveau des taxes locales pour chacun des cinq sous-espaces de la métropole lyonnaise
  centre ouest est prox centre reste métropole ensemble
taxes locales 1,5 1,8 1,4 1,5 2,2 1,6
pas important = 1, assez important = 2, important = 3, très important = 4
test de Fisher significatif au seuil de 5%
Source : enquête LET

Notes
112.

En particulier les taux sont nettement plus élevés à l’est qu’à l’ouest (cf. partie 2).