B. Les liens entre les facteurs de délocalisation et le choix d’un territoire de relocalisation

Afin d’avoir des effectifs suffisants par type de mouvement, nous distinguons uniquement entre les délocalisations à destination du centre et celles vers la périphérie.

1. Les avantages spécifiques du centre historique confirmés

Les mouvements à destination du centre sont au nombre de 114. 98 d’entre eux concernent des déménagements au sein même des communes-centre, et 16 seulement proviennent de la périphérie.

Le besoin de trouver des locaux plus grands arrive en tête des facteurs cités néanmoins, cet élément apparaît assez nettement moins important pour les établissements qui se sont déplacés de la périphérie vers le centre que pour les autres. En revanche, 18,7% de ces mêmes établissements déclarent avoir voulu trouver des locaux plus petits : ils sont de fait caractérisés par un effectif (7,7 employés) et des surfaces (188,5m²) plus réduits (tableau 3-44).

Tableau 3-44 : Effectif total et surface des établissements délocalisés par sens de mouvement
  centre/centre centre/périphérie périphérie/centre périphérie/périphérie ensemble
effectif total en nb de personnes 20,3 101,3 7,7 19,1 29,5
surface totale en m² 405,3 459,3 188,5 461,8 405,8
test de Fisher significatif au seuil de 5% sauf pour les valeurs en italique
Sources : enquêtes LET et Agence d’Urbanisme de Lyon

Les mouvements à destination du centre ont également pour but d’améliorer l’accès aux services courants, tout particulièrement pour les établissements qui étaient précédemment implantés en périphérie. D’ailleurs, ces derniers comptent, avec les activités s’étant délocalisés à l’intérieur du centre historique, la plus forte proportion d’achats de services dans leur propre commune de localisation (tableau 3-45). Ce résultat renforce nos conclusions précédentes, mettant ainsi en avant la spécificité du centre en matière d’offre de services.

Tableau 3-45 : Proportion de services achetés au centre par sens de mouvement
  centre/centre centre/périphérie périphérie/centre périphérie/périphérie ensemble
% services achetés dans la commune de localisation 45,6% 11,7% 38% 12,7% 32,3%
test de Fisher significatif au seuil de 1%
Sources : enquêtes LET et Agence d’Urbanisme de Lyon

Les délocalisations vers le centre visent en outre à avoir un meilleur accès à la gare TGV, en particulier pour les établissements qui se sont réimplantés à la Part-Dieu. L’accès à l’aéroport, mais aussi aux transports en commun, se détachent également comme des facteurs attractifs propres au centre. En revanche, le besoin d’une meilleure jonction aux axes routiers et autoroutiers est assez nettement moins souvent signalé qu’il ne l’est par les activités s’étant déplacés vers la périphérie ou en son sein. Ce résultat renforce les conclusions du chapitre précédent concernant la concurrence qui existe entre le centre et la périphérie en termes d’accessibilité aux grandes infrastructures autoroutières.

16,7% des établissements en provenance de la périphérie déclarent avoir voulu se rapprocher de leurs clients. D’ailleurs, la part du chiffre d’affaires consacrée aux clients centraux par les établissements ayant quitté la périphérie pour venir au centre est particulièrement élevée (presque un tiers), comme l’indique le tableau 3-46. Ces établissements ont donc voulu soit avoir un meilleur accès à leurs clients centraux, soit conquérir de nouveaux marchés.

Tableau 3-46 : Part du chiffre d’affaires réalisé au centre par sens de mouvement
  centre/centre centre/périphérie périphérie/centre périphérie/périphérie ensemble
part du CA au centre 28,1% 11,5% 32% 16,5% 22,6%
test de Fisher significatif au seuil de 1%
CA = chiffre d’affaires
Sources : enquêtes LET et Agence d’Urbanisme de Lyon