A. Services aux entreprises, tertiarisation du centre et multipolarisation

Ces activités, qui sont caractérisées avant tout par un taux de croissance particulièrement élevé, se distinguent aussi par le fait qu’elles se développent rapidement tant dans le centre historique qu’en périphérie, alors que pour la plupart des autres secteurs, l’augmentation du nombre d’établissements est nettement plus prononcée en périphérie. Au sein de cette dernière, les services aux entreprises privilégient plutôt les grosses communes proches du centre, et tout particulièrement celles de la banlieue ouest de Lyon. L’espace le plus périphérique (la couronne périurbaine) accueille en revanche encore très peu ce type d’activités, hormis sur quelques communes d’une certaine taille, proches de centres secondaires anciens.

Les différentes catégories de services aux entreprises se développent en outre selon un rythme comparable au centre et en dehors, ce qui signifie que la croissance centrale et la croissance périphérique s’effectuent en complémentarité plutôt qu’en concurrence.

De plus, si la périphérisation de ce secteur est bien réelle, et constitue un élément nouveau et déterminant pour la métropole lyonnaise, le centre historique conserve un attrait extrêmement fort. Il tend même à se spécialiser dans ce type d’activités.

Les services aux entreprises participent aussi à l’émergence des différents pôles : les plus banals de ces services accompagnent la croissance des pôles qui demeurent fondés principalement sur les activités industrielles et de transport, alors que les activités plutôt haut de gamme impulsent l’émergence d’un pôle “ nouveau ” - le pôle ouest -, qui n’est pas marqué par un passé industriel et apparaît, même si c’est à une échelle réduite, comme une alternative à la localisation centrale.

Ces activités se caractérisent par ailleurs par une forte mobilité à l’intérieur même de la métropole. Ces mouvements, nombreux et fréquents, sont favorisés par le fait que la grande majorité des établissements sont locataires. Pour autant, l’analyse des délocalisations récentes montre que celles-ci ont un impact relativement limité sur les processus de structuration de la métropole lyonnaise. En effet, les transferts sont pour la plupart intracommunaux, de sorte que la localisation d’un établissement est très largement déterminée par son premier site d’implantation.

Les délocalisations intraurbaines semblent finalement peu participer à la dynamique de périphérisation des services aux entreprises : une telle dynamique est plutôt alimentée par des créations directes. L’espace central et les espaces périphériques semblent en fait générer leur propre développement.

En définitive, les services aux entreprises exercent un rôle important dans la dynamique de multipolarisation de la métropole lyonnaise, et favorisent en même temps une restructuration du centre historique autour des fonctions tertiaires supérieures, ce qui lui permet de conserver un rôle dominant à l’échelle de la métropole.