UNIVERSITE LUMIERE LYON 2
THESE
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DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE LYON 2
Discipline : Psychologie cognitive
Le traitement affectif des odeurs :
aspects implicites et explicites
Directeurs de thèse : André Holley et Catherine Rouby
JURY
M. André Holley
M. Egon Köster
MME. Catherine Rouby
M. Benoist Schaal (rapporteur)
M. Guy Tiberghien (rapporteur)
M. Rémy Versace

Avant - propos

Les expériences réalisées dans le cadre de cette thèse de doctorat, représentent une activité de recherche débutée en 1998, développée par Catherine Rouby, André Holley et moi-même au sein du Laboratoire de Neurosciences et Systèmes Sensoriels (Université Claude Bernard Lyon 1 et CNRS). Les travaux ont été rendus possible grâce à la création du groupe de recherche (GDR) « Cosmétiques et Parfums », dirigé par André Holley. Ce GDR réunissait des professionnels de la parfumerie comme les groupes BOURJOIS, DIOR, L’OREAL, YVES ROCHER, la Fédération des Industries de la Parfumerie et des laboratoires de recherche rattachés au CNRS.

Ces travaux ont nécessité la création d’un équipement spécifique. Ainsi, différentes techniques ont été utilisées (enregistrement de temps de réponse, de potentiels évoqués et de paramètres périphériques). Cet aspect méthodologique des recherches a été rendu possible grâce à l’efficacité de l’équipe technique du Laboratoire de Neurosciences et Systèmes Sensoriels, dirigée par Michel Vigouroux mais qui comprend également Vincent Farget et Bertrand Bernard.

Cette thèse comporte trois parties : (1) les effets des odeurs agréables et désagréables sur les jugements d’autrui ; (2) l’aspect temporel du traitement des odeurs agréables et désagréables ; (3) les réponses faciales et autonomes liées aux odeurs plaisantes et déplaisantes. La première partie était d’un intérêt particulier dans le cadre du GDR « Cosmétiques et Parfums ».

Résumé

La présente thèse a pour objectif d’étudier le traitement affectif des odeurs sous ses aspects implicites et explicites. Cette étude de l’interaction entre émotion et olfaction a été réalisée en trois étapes.

Nous avons tout d’abord considéré les effets des états affectifs induits par des odeurs plaisantes et déplaisantes sur un comportement particulier : les jugements portés sur des visages. Trois expériences ont été réalisées, utilisant des paradigmes expérimentaux de la psychologie cognitive (amorçage), et pour l’une d’entre elles l’enregistrement des potentiels évoqués cérébraux. Ensuite, l’aspect temporel du traitement affectif a été étudié. Deux expériences ont été conduites dans lesquelles les temps de réaction aux odeurs plaisantes et déplaisantes ont été enregistrés. Enfin, la troisième partie portait sur les variations du système nerveux autonome liées à la perception d’odeurs agréables et désagréables. Durant les trois expériences réalisées dans ce cadre, nous avons enregistré des variables comme le rythme cardiaque, la conductance de la peau et les réponses de certains muscles faciaux.

Les résultats de nos recherches indiquent que les réactions affectives sont le mode spontané de réponse aux odeurs, même si elles peuvent être inhibées. Elles impliquent l’intervention de deux systèmes distincts : un système relativement lent responsable des comportements d’approche, et un autre système plus rapide impliqué dans l’affect négatif. L’activation de chacun de ces systèmes entraîne des réactions faciales et autonomes spécifiques, et peut influencer des comportements particuliers, comme les jugements portés sur des visages.