Effets des odeurs sur le l’humeur, le comportement et la cognition

L’influence des odeurs sur l’humeur et le bien-être

Selon Ehrlichman et Bastone (1992), l’affirmation que les odeurs influencent l’humeur peut prendre deux formes : spécifiques et non spécifiques. La forme non spécifique est basée sur l’hédonisme : les odeurs plaisantes peuvent augmenter le niveau de bonne humeur, et les odeurs déplaisantes diminuer diminuer ce niveau. Ainsi, les individus vont manipuler leur environnement olfactif (par l’utilisation d’encens, de désodorisant ou de parfum) dans l’objectif d’avoir une humeur positive. La forme spécifique de l’affirmation d’une influence est que certaines odeurs ont des effets particuliers sur l’humeur comme l’induction d’un niveau d’excitation ou de relaxation.

Dans une revue de questions, Warren et Warrenburg (1993) ont proposé que les changements d’humeur dus aux odeurs sont bénéfiques pour notre bien être. Ainsi, les parfums pourraient réduire la réponse au stress chez l’Homme et améliorer l’humeur propre des sujets. Cette supposition a été testée par Lehner et al. (2000) dans une étude récente. Les auteurs ont exposé les patients d’un cabinet dentaire à deux types d’environnements : odorisé et non odorisé. Leurs résultats indiquent que comparées aux contrôles, les femmes exposées à une odeur d’orange ont un niveau d’anxiété plus bas, et une humeur positive associée à un comportement très calme. Ces données sont en parfait accord avec d’autres recherches qui ont indiqué également que l’odeur exerce des effets sur l’humeur (Schiffman, Suggs, Sattely-Miller, & Graham, 1995a; Schiffman, Suggs, & Sattely-Miller, 1995b ; Schiffman, Suggs, Sattely-Miller, & Graham, 1995c ; Chen & Haviland-Jones, 1999 ; voir également, Black, 2001 et Chen, 2001).

Cependant, la démonstration d’effets des odeurs n’est pas toujours évidente. Une étude de Knasko (1993) indique que l’exposition à une odeur n’affecte pas nécessairement les performances, l’humeur ou la santé. L’auteur note toutefois que les mauvaises odeurs influencent négativement l’évaluation que les sujets font de l’environnement. Knasko (1992) montre également l’effet des odeurs désagréables sur l’humeur : une exposition à une mauvaise odeur tend à diminuer l’évaluation de l’humeur comparée à une condition odorante plaisante.