Les odeurs influencent la CNV

Certaines recherches ont examiné l’effet non conscient des odeurs sur une réponse EEG connue sous le nom de Variation Contingente Négative (ou CNV). La CNV est un potentiel cérébral négatif lent qui apparaît entre un stimulus alarme, S1, et un stimulus impératif, S2 (Lorig, 1989). Il a été montré qu’une composante précoce de la CNV (entre 400 et 1000 ms après S1) est maximale dans les régions frontales. Cette portion de l’onde est reliée à l’attente et à l’attention que l’on porte envers S1. C’est la raison pour laquelle il est important qu’un état d’attention soutenue soit maintenu durant les expériences qui visent à l’étudier. Un potentiel plus tardif a également été identifié, et serait relié à la préparation de la réponse au stimulus S2. Cette composante tardive est maximale dans le cortex moteur de l’hémisphère controlatéral de la main qui doit réaliser le mouvement (Lorig & Roberts, 1990).

Généralement, il est dit au sujet qu’il va entendre un click (alarme S1), et que tout de suite après il va voir, par exemple, une lumière rouge ou bleue (S2). Le sujet doit alors décider si la lumière était rouge ou bleue (Manley, 1993).

Il est connu par ailleurs que certaines substances diminuent l’amplitude de la composante précoce de la CNV. C’est le cas notamment de la chlordiazepoxide (connu pour être réducteur de l’activité corticale). A l’inverse, des substances comme la caféine (qui sont connues pour être stimulantes de l’activité corticale) augmentent l’amplitude du potentiel.

Ainsi, les chercheurs se sont intéressés aux effets stimulants et relaxants des odeurs sur le SNC. Torii et al. (1988) ont suggéré que la CNV peut-être utilisée comme un indice pour étudier l’effet stimulant des odeurs. Leurs données suggèrent que : (1) la lavande diminue la CNV précoce, ce qui permet de lui attribuer un effet sédatif, (2) le jasmin augme la CNV, ce qui fait de lui une odeur stimulante.

Il est néanmoins à noter que même si certains auteurs admettent que les odeurs sont directement responsables de la CNV, d’autres études indiquent que la seule suggestion de l’odeur peut avoir les mêmes effets que l’odeur elle même (Lorig & Roberts). Ainsi, l’intervention d’un traitement cognitif élaboré, en plus de l’effet des odeurs, n’est pas à négliger.