Conclusions générales et perspectives d’étude

Cette expérience réalisée dans le cadre du GDR «cosmétiques et parfums» avait pour objectif l’étude des effets des odeurs agréables sur les jugements affectifs et sociaux portés sur des photographies d’individus.

Nous avons vu en introduction du chapitre que les odeurs influencent l’humeur : les odeurs agréables induiraient un niveau d’anxiété plus bas, et une humeur positive associée à un comportement très calme. Elles peuvent augmenter le temps de présence d’un individu dans un lieu ou le temps mis pour effectuer une tâche. Les odeurs agréables et désagréables sont capables d’induire des affects positifs et négatifs, qui en retour pourraient influencer des processus cognitifs tels que l’attention, le raisonnement ou la mémoire. Enfin, nous avons présenté des études qui montraient une influence des odeurs sur les jugements d’individus photographiés.

L’expérience 1 fournit des résultats qui sont en accord avec les données de la littérature. Ils indiquent que les parfums peuvent influencer les jugements portés sur des visages photographiés. Cette influence varie selon le sexe des individus et selon le fait qu’ils sont informés de l’émission d’odeurs pendant l’expérience. De plus, et c’est peut-être le résultat le plus intéressant, la modulation des évaluations de visages est observée durant des jugements de type affectif, et non durant des jugements de type social.

Les effets des odeurs sur l’humeur, le comportement ou la cognition peuvent être mesurés à l’aide de différentes techniques. Les paradigmes classiquement utilisés en psychophysique, en psychologie cognitive et expérimentale permettent de montrer à l’aide de l’enregistrement de temps de réponses, de réponses comportementales, et autres, si un état d’humeur, un comportement ou un fonctionnement cognitif normal peuvent être modulés par la présence dans l’environnement d’un stimulus olfactif. Les études en électrophysiologie et neuroimagerie peuvent également fournir des preuves en faveur d’effets des odeurs sur le comportement et la cognition. C’est ainsi que plusieurs expériences ont été menées ces dernières années dans les domaines de l’enregistrement de l’électroencéphalogramme (EEG), des potentiels évoqués, des méthodes d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et PETscan. Elles ont démontré l’existence de modifications de l’activité corticale lors d’une tâche donnée par la présence de substances odorantes. Nous avons présenté ces études en introduction.

On pourrait donc faire l’hypothèse que les changements d’attitude des individus face aux visages durant les jugements de type affectif observés expérience 1, peuvent être objectivés par une mesure de l’activité corticale pendant la réalisation du jugement. La prochaine expérience aura pour objectif de vérifier cette hypothèse par la technique des potentiels évoqués.