Le stimulus olfactif utilisé était le parfum floral plaisant utilisé dans l’expérience 1. L’odeur était diluée dans de l’huile minérale à un facteur de 10–3. Cette concentration a été jugée d’intensité moyenne par un panel de sujets dans notre laboratoire.
L’olfactomètre utilisé pour délivrer les odeurs était le même que celui que nous avons présenté plus haut (figure 11). La seule différence est que le compresseur est une version portable (modèle ERVOR RMAGIC 650). L’air entre dans l’olfactomètre à travers un tube de 6mm de diamètre et de 8m de long. La voie B1 sert de transport à l’odeur à la concentration décrite ci-dessus (condition visages parfumés), et la voie B3 à la condition visages non parfumés.
Dans un premier temps les sujets remplissaient un formulaire de consentement. Ensuite, tout le dispositif EEG (casque et électrodes) était installé. L’expérimentateur disposait le sujet dans une petite pièce (3 x 1.5 x 3.5), devant un écran d’ordinateur. Un appareillage d’enregistrement des potentiels évoqués était disposé autour de la tête du sujet, et un micro, dont l’extrémité a été remplacé par le tube de sortie de l’olfactomètre, était posé sous son nez. Le flux d’air en sortie de l’oflactomètre (parfumé ou pas) était diffusé dans un tube de 4mm de diamètre et de 3m de long. Ce tube était inséré dans l’extrémité du micro à environ 2 cm du nez du sujet. Il est à noter que le compresseur était situé dans une première chambre, l’olfactomètre dans la salle des expérimentateurs, et le sujet dans la salle EEG qui était insonorisée (voir figure). Ensuite les consignes suivantes étaient lues aux sujets :
‘« Vous allez participer à une expérience ayant pour but d’étudier l’effet de l’environnement sur les potentiels évoqués par la perception de visages.Chaque visage était précédé d’une amorce pendant 5 secondes (odeur ou air, selon la condition). Pendant la diffusion de cette amorce un point de fixation (croix) était affiché au centre de l’écran, afin que le sujet soit dans les meilleures conditions pour fournir une réponse le plus vite possible.
Il est à noter qu’une pause d’en moyenne 20 secondes (allant de 17 à 23 secondes) était instaurée entre la fin de présentation d’un visage et le début de présentation de l’amorce suivante. Ce temps était nécessaire au rinçage du tube de l’olfactomètre. De plus, entre chaque condition, l’air de la pièce était renouvelé à l’aide d’un climatiseur (modèle STYLING CFO5DII).
Un ordinateur contrôlait précisément le temps d’apparition et de diffusion de l’amorce olfactive (voir figure), et synchronisait également le temps de présentation du visage avec le marquage des traces EEG (afin de visualiser l’« onset » de chaque visage).
A la fin de la session, les sujets devaient remplir un questionnaire relatif à l’expérience. Ce dernier servait à déterminer si l’odeur avait été utilisée comme un indice conscient. Les sujets devaient également donner une note hédonique aux odorants utilisés pendant l’étude. Finalement, les seuils olfactifs de chacun des sujets étaient mesurés en utilisant la procédure décrite par Doty et al. (1986), pour déterminer si la stimulation olfactive était au-dessus du seuil individuel pour chaque sujet. Après cela, le but de l’expérience était révélé aux sujets.