Conclusions générales et perspectives d’étude

L’hypothèse de primauté de l’affect suggère que les réactions affectives sont plus immédiates et moins sous l’influence d’un contrôle volontaire (Zajonc, 1980, 1984). Nous avons testé l’hypothèse que la tonalité affective des stimulations présentées pourrait colorer et moduler nos impressions et jugements. Nos résultats ont montré que lorsque l’on présente pendant un temps relativement long (6 secondes) une amorce olfactive désagréable, les évaluations (surtout affectives) des visages sont influencées. Cependant, l’amorce affective dans les études de Murphy et Zajonc (1993) était présentée en dehors de la conscience des sujets (pendant un temps très court : 4 ms). Ainsi, la question de savoir si les effets des odeurs sont conscients ou pas doit être étudiée. Nos résultats indiquent que tous les sujets ont perçu les odeurs durant l’expérience. Aucun n’a dit que les odeurs avaient servi d’indices conscients pendant les évaluations des visages. Ce résultat suggère qu’en dépit du fait que les sujets savaient que des odeurs étaient diffusées pendant l’expérience, et qu’elles étaient réellement perçues, les odeurs peuvent influencer les évaluations des individus photographiés. Ces données sont également en accord avec des études qui montrent que les odeurs peuvent agir sur la cognition et le comportement avec une perception consciente (Gilbert et al., 1997; Hermans et al., 1998).