Conclusions et perspectives

Ainsi, par la mesure des temps de réponse, le jugement hédonique doit être différencié des autres types de jugements. De plus, les odeurs désagréables sont traitées plus rapidement que les odeurs neutres et agréables. Enfin, les résultats de notre étude indiquent qu’il n’y a pas de différence entre les temps de réponses des odeurs plaisantes et déplaisantes en fonction de la narine stimulée. La portée de ce dernier résultat est cependant limitée par le fait que la plupart des odorants utilisés dans cette expérience avaient une composante trigéminale : ils pouvaient être perçus aussi par la sensibilité somatique générale. Comme les projections du nerf trijumeau sont controlatérales, et celles du nerf olfactif ipsilatérales (Price, 1990 ; Martin, 1996), un moyen de stimuler principalement un seul hémisphère consiste à employer des odorants sans composante trigéminale. Dans ces conditions, la présentation d’une odeur en narine droite devrait impliquer de manière prédominante l’hémisphère droit et la présentation d’une odeur en narine gauche devrait impliquer de manière prédominante l’hémisphère gauche. La différence de rapidité que nous observons dans le jugement hédonique entre les bonnes et les mauvaises odeurs pourrait avoir un support anatomo-fonctionnel : l’asymétrie cérébrale ; selon Davidson, les affects négatifs impliquent une intervention prédominante de l’hémisphère droit, alors que l’hémisphère gauche est associé aux affects positifs (Davidson, 2000a). Dans ce cadre, nous avons conçu une expérience sur la possible latéralisation du traitement des odeurs selon leur valence hédonique, en faisant l’hypothèse que les odeurs agréables seront traitées plus rapidement que les odeurs désagréables durant une stimulation de la narine gauche, et les odeurs désagréables plus rapidement que les odeurs agréables quand la narine droite sera stimulée.