Expérience 5. Différences hémisphériques dans le traitement des odeurs plaisantes et déplaisantes

Objectifs de l’étude

Comme nous l’avons vu en introduction, la théorie de Davidson postule que l’hémisphère droit joue un rôle spécial dans le traitement de l’émotion négative, alors que l’hémisphère gauche serait spécialisé dans le traitement de l’émotion positive (vu en introduction). Cette théorie de l’émotion basée sur le contenu émotionnel des stimuli est en accord avec une autre théorie qui fait l’hypothèse qu’il existe une distinction clé dans la classification des émotions chez l’homme. Cette distinction est basée sur l’existence de deux systèmes : un système d’approche associé avec les émotions plaisantes et positives, et un système de retrait associé avec les émotions déplaisantes ou négatives (Lang et al., 1998a ; Bradley et Lang, 2000). Dans l’objectif d’explorer le substrat neuronal de ces deux systèmes, Lane et al. (1997) ont testé des sujets sains en leur faisant visualiser des images provoquants une émotion positive, négative ou neutre pendant que les expérimentateurs enregistraient le DSCr à partir d’une caméra à émission de positron (TEP). Leurs résultats indiquent qu’il existe d’une part des zones cérébrales communes et d’autre part des zones spécifiques aux traitements des stimuli agréables et désagréables. Des résultats similaires ont été observés pour des stimulations odorantes (Fulbright et al., 1997).

Nous proposons dans la présente étude d’examiner les possibles relations entre tonalité hédonique des odeurs et hémisphère stimulé. Ainsi, le premier objectif de l’étude est de différencier le traitement des odeurs agréables vs. désagréables en étudiant les possibles différences hémisphériques par la mesure de temps de réponses. Dans le but de stimuler chacun des hémisphères, les sujets recevront dans chaque narine des odeurs faiblement trigéminales. Comme dans l’expérience précédente, les sujets devront effectuer différentes tâches: un jugement d’intensité et un jugement hédonique, afin de vérifier si les différences en agréables vs. désagréables sont à nouveau observées durant le seul jugement affectif. De plus, nous avons comme objectif d’examiner si l’intensité perçue des odeurs peut influencer les réponses des sujets. Ainsi, deux concentrations d’odeurs (une faible et une forte) seront utilisées. Enfin, dans l’objectif de sélectionner les odeurs avec les concentrations désirées, nous avons réalisé une expérience préliminaire que nous présentons ci-après.