Généralités

Trois paramètres périphériques ont été utilisés lors de nos expériences : l’électromyogramme (EMG), la conductance de la peau (CP) et le rythme cardiaque (RC).

Figure 34. Placement suggéré des électrodes pour l’enregistrement EMG de surface des muscles faciaux basé sur Fridlund et Cacioppo 1986.

Figure 35. Placement suggéré des électrodes pour l’enregistrement de l’activité RED (d’après Dawson et al. 2000). Les électrodes étaient placées selon le mode #2 durant l’expérience.

Pour étudier l’EMG facial, la plupart des psychophysiologistes utilisent des électrodes de surface, ceci étant principalement dû à leur caractère non invasif et au fait que la plupart des expériences étudient des groupes de muscles plutôt que des unités motrices seules (Tassinary & Cacioppo, 2000). Les électrodes Ag/AgCl sont très couramment utilisées. Ces électrodes de surfaces existent en différentes tailles, et celles à petit diamètre permettent une meilleure sélectivité. Ainsi, deux paramètres sont généralement à prendre en compte : le diamètre des électrodes et l’intervalle inter-électrodes. D’après Fridlund et Cacioppo (1986), un intervalle inter-électrode d’environ 1 cm est recommandé. Un gel ou une pâte hautement conductrice est souvent utilisée entre la peau et la surface de détection. Avant d’appliquer ce moyen de conduction, il est préférable de nettoyer la peau à l’aide d’alcool par exemple. Enfin, un placement a été suggéré pour placer les électrodes EMG à la surface de la peau sur les muscles faciaux. Ce placement, suggéré par Fridlund et Cacioppo (1986) est illustré figure 34. Il est à noter que le muscle d’intérêt dans nos études est le Corrugator supercilii, muscle particulièrement impliqué dans l’expression de dégoût (Lang et al., 1993).

L’enregistrement de la réponse électrodermale est couramment utilisé en psychophysiologie comme indice d’activation émotionnelle. Généralement enregistrée sur la peau de la main, elle est captée à l’aide d’électrodes Ag/AgCl. Il est recommandé d’utiliser des électrodes circulaires dont le diamètre peut être d’environ 1 cm (Dawson, Schell & Filion 2000). La conductance de la peau est enregistrée à l’aide de deux électrodes placées sur les sites d’enregistrement. Ces derniers sont d’une importance non négligeable, ainsi certains chercheurs ont suggéré différents types de placement qui sont illustrés figure 35. Un autre problème concernant l’enregistrement de la conductance réside dans la main sur laquelle l’enregistrement est fait. Plusieurs laboratoires utilisent la main non dominante, ce qui permet au sujet d’utiliser l’autre main pour effectuer une tâche.

Le rythme cardiaque peut être inféré par différentes méthodes. Généralement, il est calculé à partir de l’électrocardiogramme (ou ECG). Cependant, il existe d’autres méthodes qui permettent de déduire le rythme cardiaque instantané, comme par exemple la photopléthysmographie. Cette méthode plus rare, mais permet néanmoins de calculer le rythme cardiaque à partir du signal photopléthysmographique, et a l’avantage d’être très facile d’utilisation (Nakajima, Tamura & Miike, 1996 ; Sharpley & Gordon, 1999). En effet, il suffit simplement de placer un capteur photopléthysmographique sur le pouce de la main non dominante, et de recueillir le signal sur un ordinateur. C’est cette méthode que nous utiliserons durant nos expériences.