Expérience 7. Représentation de l’espace affectif en olfaction : aspects comportementaux et psychophysiologiques

Objectifs de l’étude

Les résultats de l’expérience 6 indiquent donc que les variations de rythme cardiaque et de conductance de la peau peuvent être expliquées par, respectivement, les dimensions de plaisir et d’éveil. Nous avons vu en introduction de ce chapitre que ces dimensions pouvaient expliquer à elles seules le fonctionnement et l’organisation de l’espace affectif dans la modalité visuelle. Nous avons également vu que l’organisation de cet espace affectif expliquerait les comportements d’approche et de retrait. L’objectif principal de cette étude est d’examiner le fonctionnement de l’espace affectif dans la modalité olfactive en posant les questions suivantes :

  1. Est-ce que l’organisation de l’espace affectif en olfaction peut être expliqué par les dimensions de plaisir et d’éveil ?

  2. Est-ce que les corrélations entre réponses faciales et autonomes d’une part et dimension d’éveil et de plaisir d’autre part sont observées pour des odeurs de différentes catégories ?

  3. Quels sont les liens entre représentations perceptives, affectives et cognitives de l’odeur ?

  4. Parmi les émotions de bases, lesquelles sont le plus évoquées par la perception d’odeurs ?

En ce qui concerne la question 1 nous faisons l’hypothèse que oui, et que les odeurs les plus désagréables provoquent un éveil émotionnel plus élevé que celui des odeurs agréables, ce qui expliquerait cette force relative des odeurs désagréables à influencer certaines tâches cognitives par rapport aux odeurs agréables.

Pour la question 2, nous faisons l’hypothèse que la catégorie sémantique à laquelle appartient l’odeur n’influence pas les réponses faciales et autonomes, et que seules les dimensions de plaisir et d’éveil modulent ce type de réponses.

La question 3 est posée dans l’objectif d’étudier les relations entre dimensions perceptive (intensité), affective (hédonicité) et cognitive (familiarité et nom) des odeurs. Cette étude des interactions entre ces dimensions, nous permettra d’avancer dans la compréhension du traitement émotionnel des odeurs, et notamment celui des odeurs agréables, qui est probablement influencé par des variables cognitives comme la recherche du nom.

Enfin, nous posons la question 4 pour savoir quelle émotion de base postulées par Ekman et Friesen (1978) sont provoquées par des odeurs. Pour cela, nous utiliserons un ensemble assez large d’odeurs (48 au total). Ainsi, on pourra vérifier si les odeurs provoquent aussi bien la peur, que la tristesse, le dégoût, la joie, la colère et la surprise.