Procédure

Avant d’être installés, les sujets remplissaient un formulaire d’information et un test de latéralité qui permettaient d’avoir des renseignements sur le sujet du type : âge, sexe, préférence manuelle, oeil directeur, etc. Les sujets étaient répartis en 4 groupes de 12 individus. Le groupe 1 sentait les odeurs dites « alimentaires », le groupe 2 les odeurs dites « environnementales », le groupe 3 les odeurs « pures », et le groupe 4 les odeurs « humaines ». En plus des flacons odorisés, les sujets devaient flairer un flacon vide, ne contenant aucune odeur.

Comme dans l’expérience 7, les sujets étaient confortablement installés sur un siège en position semi-allongée. Ils avaient de plus pour consigne de ne pas bouger et ne pas parler pendant l’expérience, et ils devaient seulement flairer le contenu du flacon. Aucune réponse verbale ou motrice n’était demandée aux sujets. Les 13 flacons étaient présentés selon un ordre randomisé pour chaque sujet. L’intervalle de temps qui séparait la présentation de deux flacons était de 1 minute. Les flacons étaient présentés le temps d’une inhalation (environ 1 à 2 secondes). Trois paramètres étaient enregistrés : le rythme cardiaque, la conductance de la peau et l’EMG au niveau du muscle Corrugator supercilii.

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Figure 39. Self Assesments Manikin (Bradley & Lang, 1994).

A la fin de la session expérimentale, les sujets devaient à nouveau sentir les unes après les autres les 12 odeurs et les évaluer sur différentes échelles.

Dans un premier temps, ils devaient évaluer leur réaction personnelle à l’odeur selon les dimensions suivantes : plaisir, éveil émotionnel et dominance. L’étude de ces dimensions est particulièrement recommandée dans l’examen de l’organisation de l’espace affectif (Bradley & Lang, 1994). Les sujets utilisaient un test (le Self Assessment Manikin ou SAM) développé par Bradley & Lang). Ainsi, ils utilisaient 3 séries de mannequins représentées sur un papier pour chaque flacon (voir figure 39). La première ligne correspond à la dimension de plaisir. Si le sujet est dans un état positif extrême, il doit cocher une croix sur le mannequin le plus à gauche, sinon, il doit sélectionner celui qui est le plus à droite. Cependant, le sujet peut choisir de sélectionner les mannequins intermédiaires. En outre, il a également la possibilité de mettre une croix entre deux mannequins s’il se sent dans un état intermédiaire. Il doit appliquez les mêmes principes pour les dimensions d’éveil émotionnel (très éveillé/excité pour le mannequin de gauche ; très calme pour le mannequin de droite) et de dominance (très soumis pour le mannequin de gauche ; très dominant pour le mannequin de droite). Les évaluations fournies par les sujets étaient ensuite transformées en note par l’expérimentateur selon le principe suivant. Un note de 9 était attribuée au mannequin le plus à gauche (très plaisant, très éveillant et peu dominant), alors qu’une note de 1 était attribuée au mannequin le plus à droite (peu plaisant, peu éveillant et très dominant). Ainsi, des notes de 1, 3, 5, 7 et 9 pouvaient être attribuées. De plus, lorsque le sujet choisissait une évaluation entre deux mannequin, alors la note correspondante était de 2, 4, 6 et 8 en partant de la gauche. Le sujet n’avait aucune connaissance de cette transformation des évaluations en notes.

Dans un second temps, il était proposé au sujet d’évaluer le contenu de chaque flacon selon différentes caractéristiques en utilisant des échelles allant de 1 à 9 : intérêt (1 pas du tout intéressant à 9 très intéressant), intensité (1 pas du tout fort à 9 très fort), éveil (1 pas du tout éveillant/excitant à 9 très éveillant/excitant), agrément (1 pas du tout agréable à 9 très agréable), familiarité (1 pas du connu à 9 très connu). Enfin, le sujet devait tenter d’identifier ou de donner une brève description de l’odeur contenue dans le flacon.

Dans un troisième temps, le sujet devait sélectionner l’un des 7 termes (colère, dégoût, peur, joie, tristesse, surprise et neutre) décrivant le mieux la réaction émotionnelle qu’il éprouvait envers le contenu de chaque flacon.

Une fois cette phase terminée, les sujets étaient mis au courant des hypothèses testées, et une description du matériel utilisé était faite.