Interactions entre composantes perceptive, affective et cognitive des odeurs

L’analyse des réponses comportementales indique d’une manière générale que les odeurs désagréables sont celles dont les représentations en mémoire sont les moins activées, et qui par conséquent sont moins bien identifiées. A l’opposé, les odeurs agréables sont celles dont les représentations en mémoire sont les plus activées, et qui sont les mieux identifiées. La dimension d’intensité ne semble pas influencer l’activation des représentations cognitives de l’odeur en mémoire. Ces résultats ne peuvent cependant pas expliquer la relation de cause à effet qui existe entre dimensions affective et cognitive des odeurs. Il s’agit ici de savoir si le fait que les odeurs soient peu familières (représentation peu activée) est la conséquence, ou la cause de leur valence généralement désagréable.

Les expériences 4 et 5 du chapitre précédent indiquent que les réactions affectives aux odeurs sont plus rapides que les réactions liées à une tâche cognitive, comme le jugement de familiarité. Plus spécifiquement, nous avons également montré que ces réactions étaient différentes selon la tonalité hédonique des odeurs, les odeurs désagréables étant traitées selon une voie particulière et plus rapide. On peut donc faire l’hypothèse suivante : les odeurs sont peu familières (représentation peu activée) parce qu’elles sont désagréables, ce qui a également pour conséquence qu’elles sont moins identifiées.