Conclusions et perspectives

Ainsi, l’étude que nous venons de présenter indique que l’organisation de l’espace affectif en olfaction peut être expliquée par les dimensions de plaisir et d’éveil. Cette organisation reflète également l’activation dans les systèmes responsables des comportements d’approche et de retrait provoqués par la perception d’odeurs agréables et désagréables. Les comportements d’approche sont probablement exprimés par des émotions positives comme la joie ou le plaisir, alors que les comportements de retrait sont probablement exprimés par des émotions négatives comme le dégoût. Entre ces deux types de comportements on peut avoir des états « neutres », ou des émotions comme la surprise. Les émotions comme la peur, la tristesse ou la colère sont beaucoup moins souvent évoquées par la perception d’odeurs. L’activation du système de retrait (ou de défense) a généralement pour manifestation, entre autres, une réactivité faciale prononcée sur certains sites faciaux comme le muscle Corrugator supercilii.

On note également que les odeurs désagréables sont généralement les plus éveillantes, ce qui pourrait avoir pour conséquence une moins bonne analyse cognitive du stimulus, et donc une moins bonne identification avec le temps. Cependant, même si cette hypothèse reste possible, la question du traitement primaire des odeurs, et celle de sa séquence temporelle reste posée. En effet, quand un sujet sent une odeur, quel type d’évaluation fait-il spontanément ? Est-ce une évaluation affective ? cognitive ? Cette question a déjà été posée lors du second chapitre de cette thèse lorsque nous avons observé la spécificité du jugement hédonique pour les temps de réponses. Nous allons tenté d’y répondre à l’aide de l’expérience suivante.