Dans toute son histoire, l'orientation professionnelle s'est développée en lien très étroit avec la formation professionnelle. En effet, c'est en parallèle de la réhabilitation et du renouveau de celle-ci 37 que prend corps la notion même d'orientation professionnelle. Le 25 juillet 1919 est votée après plusieurs années de préparation, la loi sur l'Enseignement technique et l'apprentissage, dite loi Astier, du nom de son promoteur 38 . Même si cette charte de l'enseignement technique ne compte aucun article sur l'orientation, pour André Caroff c'est "dans le sillage de la loi Astier que l'orientation professionnelle va devenir en moins de trois ans une réalité nationale dans les institutions" 39 , par le décret de 1922, définissant et organisant l'orientation professionnelle au sein du Ministère de l'instruction publique.
De 1919 à 1922, de nombreuses initiatives verront le jour et un débat aura même lieu à l'Assemblée nationale sur la question de l'orientation. Dès cette époque, on constate une préoccupation commune, voire une rivalité entre les deux ministères, Travail et Instruction publique, que l'on retrouvera tout au long de l'histoire et qui colore, encore de nos jours, le paysage français de l'orientation.
La suppression des corporations par la loi Le Chapelier, pendant la révolution de 1789, avait mis fin au dispositif d'apprentissage et de formation professionnelle.
Cette loi, charte de l'Enseignement Technique avait notamment pour objet de fixer les conditions d'ouverture des écoles publiques et privées d'Enseignement Technique, de confier aux communes l'organisation de cours professionnels, de rendre obligatoire les cours pour les apprentis, que les employeurs doivent désormais laisser suivre.
André CAROFF, op cit. p.50.