En 1920, pour pallier la pénurie de main d'œuvre qui résulte de la première guerre mondiale et en vue de contrôler l'accès à l'embauche, sont mis en place les premiers "offices régionaux et départementaux de placement", gérés par des commissions paritaires réunissant patronat et syndicats ; ceux-ci seront étendus à l'ensemble des villes de 10 000 habitants par la loi du 2 février 1925. Ces offices vont impulser une expérimentation en matière d'orientation dans huit villes de province 40 ,avec le concours des services relevant de l'Enseignement technique. Suite à cette expérimentation, qui s'est avérée positive, le plan de développement d'un dispositif plus large est établi avec un projet de "centre de documentation, de propagande et d'orientation qui aura pour mission de se tenir au courant de tous les progrès constatés dans les études sur la physiologie et la psychologie des métiers, de rassembler les monographies professionnelles existantes... et aussi bien en ce qui concerne les adultes qu'en ce qui touche les jeunes gens, de communiquer aux offices départementaux de placement toutes les données ayant une valeur certaine de généralisation et d'apporter à ces offices tout son appui dans les efforts qu'ils entreprennent pour réussir les collaborations nécessaires" 41 .
Dès 1920, à travers l'action du ministère du Travail, la dimension de l'orientation est intégrée dans la mission de placement des jeunes et des adultes. La concertation à l'échelon local est également développée et les deux ministères semblent avoir trouvé un consensus d'action commune. Mais l'Instruction publique, tout en participant aux initiatives de son confrère, ne peut s'empêcher de créer son propre dispositif.
Lyon, Marseille, Nancy, Nantes, Roubaix, Rouen, Toulouse, Vierzon.
Rapport de M. Gauthier, Chef de l'Office Régional de Placement de Paris au 3ème Congrès des Offices Départementaux de placement, juillet 1920, extrait de l'ouvrage de André CAROFF, op cit. p.58.