Pour Gaston Vidal, sous-secrétaire d'État en 1921, l'application de la loi Astier passe par la mise en place d'un service d'orientation professionnelle sous sa tutelle. Il obtient l'appui du Sénat et les crédits sont votés : "Au premier plan, nous plaçons la création d'un service d'orientation professionnelle ayant pour but de diriger le jeune apprenti vers la profession qui lui conviendra le mieux, tant au point de vue moral qu'au point de vue physique tenant compte en même temps des besoins de la région qu'il habite et des métiers susceptibles de lui donner du travail régulièrement" 42 . On prend ainsi en compte l'orientation professionnelle des jeunes en insistant sur des critères de choix moraux, physiques et économiques. Par décret, une commission nationale de l'orientation professionnelle est mise en place en février 1921, comprenant un même nombre de représentants du ministère du Travail et de l'Enseignement technique. Cette instance symbolise "un modus vivendi" entre les deux partenaires, selon André Caroff qui, avec humour, ajoute : "toutes les marques extérieures d'une parfaite volonté d'entente entre les deux départements ministériels sont donc respectées ... Il reste que le ministère du Travail campe sur une position qui se passe fort bien de toute tutelle. Par ailleurs, avec ses 40 essais ou projets d'organisation de l'orientation, il est en situation de force par rapport au sous-secrétariat d'Etat et son dispositif d'implantation a le mérite de la simplicité puisque des supports existent" 43 . À ces deux actions ministérielles concurrentes vient s'ajouter l'initiative d'un tiers, celle des milieux patronaux.
Extrait du Rapport SERRE, commission des finances au Sénat, 1921, cit. in André Caroff, op cit. p.60.
André CAROFF, op cit., p.61-62.