2.1 Naissance et institutionnalisation de la Formation des adultes

Si, depuis une trentaine d’années, une forte croissance, voire une profusion, de textes législatifs et réglementaires souligne l’intérêt des pouvoirs publics et des partenaires socio-économiques pour la formation d’adultes et d’éducation permanente, cette idée a jalonné l’histoire humaine 120 . Elle est particulièrement actualisée à la révolution de 1789, par des hommes comme Talleyrand, pour qui « l’instruction doit concerner et perfectionner ceux qu’elle a déjà formés, elle doit donc naturellement s’appliquer à tous les âges » 121 et Condorcet, proclamant également que » l’instruction ne devait pas abandonner les individus au moment où ils sortent de l’école et qu’elle devait embrasser tous les âges, qu’il n’y en avait aucun où il ne fût utile et possible d’apprendre, et que cette seconde instruction est d’autant plus nécessaire que celle de l’enfance est resserrée dans des bornes étroites 122 .Et, comme le rappelle Ambroise Monod, «la pensée révolutionnaire n’est pas sans bénéficier des héritages conjugués de l’humanisme de la Renaissance, de l’esprit de réforme et du mouvement des encyclopédistes» 123 .

Notes
120.

On peut dire que la philosophie s'est toujours intéressée à la question de la formation de l'homme, certes dans le sens éthique ou moral, mais quel que soit son âge, qu'il soit jeune ou adulte.

121.

Cf.Extrait du rapport à l'Assemblée législative du 10 septembre 1791, cité par Noël TERROT, Histoire de l'éducation des adultes en France, Paris, Edilig, 1983, pp. 29-30.

122.

Cf. Extrait du rapport présenté par Condorcet à l'Assemblée Nationale des 20 et 21 avril 1792 , cité par Noël TERROT, Op. cit., pp.29-30.

123.

Ambroise MONOD, "1971-1991, Vingt ans de formation professionnelle continue, approche système", Conférence, 2e Université d'Hiver de la Formation Professionnelle, Paris, Centre INFFO, janvier 1991, p.35.