2.4. La « Crise » économique et le couple formation/Emploi

Conçue comme un instrument de la croissance économique et de l’égalité des chances, la Formation continue subit, quelques mois après son institutionnalisation, le revers du premier choc pétrolier de 1973, catalyseur d’une crise économique sans précédent dans les pays occidentaux. En même temps qu’on assiste à des progrès et à des évolutions de plus en plus rapides dans les entreprises, le chômage réapparaît, avec toutes ses conséquences dramatiques de marginalisation et d’exclusion sociale. De ce fait, la Formation professionnelle continue encore naissante hérite de la délicate mission d’aider les entreprises à passer le difficile cap des mutations technologiques et industrielles et de diminuer le chômage en développant une meilleure qualification des salariés et des demandeurs d’emploi : « de composante organique de l’investissement productif, lui-même facteur décisif de la croissance économique et de la création d’emplois, la formation continue se voir attribuer un rôle thérapeutique, pour ne pas dire orthopédique, de soutien à l’emploi » 187 . La crise, au début perçue comme passagère et conjoncturelle, s’installera avec la perspective d’un traitement social du chômage durable. Des mesures viennent compléter le dispositif en place, d’abord en direction des jeunes sans qualification, premières cibles du chômage.

Notes
187.

André RAMOFF, "Formation permanente, Par la négociation et par la loi", in Projet, Assas Éditions,n°218, juillet-Août 1989, pp. 23-30.