3.4.3. Des représentations

Elles sont liées à chacun des deux partenaires ainsi qu'au phénomène d'interrelation. Tout le monde connaît l'importance des premières secondes d'une rencontre qui peuvent être déterminantes et pendant lesquelles des représentations plus ou moins positives sont élaborées. Le conseiller peut être perçu par exemple comme l'expert puissant à qui on se soumet et qui doit trouver une solution, ou comme quelqu'un d'inquiétant, etc... La personne consultante peut, à son tour, déclencher chez le conseiller des perturbations d'ordre sensible, rejet, indifférence, attirance etc ... À cela s'ajoutent les images que chaque personne, conseiller et consultant, portent en lui-même, positives ou négatives. Tout cela pourrait provoquer de la confusion s'il n'y avait pas le cadre précis de la prestation d'orientation dont la responsabilité incombe au conseiller par son statut professionnel.

En effet, une personne venue chercher un conseil sur son propre devenir serait déçue si l'entretien ne devait lui apporter que le seul sentiment fugitif d'un accueil chaleureux. Le conseiller ne se situe pas en expert tout puissant mais comme acteur de cette interaction, attentif à ses propres réactions affectives et à celles de son interlocuteur. La transmission et l’appropriation du "savoir", constitué du récit biographique et de l'information professionnelle se réalise dans l'entretien selon une autre relation que celle du maître à élève, ou d'expert à non initié. Si l'on reprend les termes de Max Pagès, entre le conseiller et la personne, le rôle social n'est pas le seul à s'interposer, il s'agit avant tout d'une relation humaine intégrale et authentique. Cependant la situation d'alter ego que préconisent par exemple les pratiques rogériennes d'entretien, ne doit pas faire oublier que le conseiller se trouve dans une relation éducative dans laquelle l'animateur est celui qui propose et suscite des raisons et des moyens pour agir.