DEUXIÈME PARTIE
La pratique d’information et d’orientation professionnelle en MIFE
Contexte historique et pédagogique

Durant la décennie 70, la politique de l'État en matière d'information et d'orientation professionnelle des jeunes et des adultes s’est concrétisée par un appui à des initiatives territoriales, devenues complémentaires des structures traditionnelles des ministères du Travail et de l'Éducation, les agences locales de l’ANPE et les CIO. Comme nous l'avons décrit antérieurement, la Délégation à la formation professionnelle, organe exécutif du ministère du Travail, apportait un financement à des structures aussi différentes qu'une université, une chambre de commerce et d'industrie, une association supportant un Centre régional d'information sur la formation, une Mission d'éducation permanente, un service SVP Formation, ou une ASFO 418 , qui développaient des missions d’information sur la formation et d'aide à l'orientation des adultes. Sous la bannière de l'information sur la formation, nous avons pu ainsi retrouver la richesse et le foisonnement des initiatives d'orientation des années 20.

Le droit à l'orientation, préconisé par le rapport de Jean Paul Murcier au Conseil Économique et Social, non seulement trouva une anticipation pédagogique dès 1975 dans ces dispositifs d'accueil personnalisés des adultes, mais fut également préfiguré dans les années 80 par la mise en place de structures créées à l'initiative de l'État et des collectivités locales et préconisant la possibilité pour chacun de bénéficier d'une aide individuelle à l'orientation. Il sera ensuite institué par le vote d’une loi sur le congé de bilan de compétences, le 31 décembre 1991. Dans un premier temps, nous allons retracer l’historique de la mise en place du réseau des Maisons de l'information sur la formation et l'emploi 419 , qui, à côté et à la différence des Missions locales jeunes 420 , se sont centrées sur l'accueil des adultes. Ensuite, nous procéderons à une lecture des différents textes législatifs et réglementaires de ce droit, tel qu’il a été élaboré en France, appuyé sur une expérimentation de Centres interinstitutionnels de bilan. Dans un second temps, nous présenterons la pratique d’orientation de la MIFE, étayée des principes qui la sous-tendent.

Notes
418.

Les ASFO étaient des associations de formation créées par les organisations patronales, dans la mouvance de la loi de Juillet 1971. Jusqu'à l'application de la loi quinquennale en 1995, elles percevaient la taxe à la formation professionnelle continue tout en organisant des cycles de formation. En réponse aux demandes des entreprises, certaines ASFO comme celle de Belfort, ont ouvert à partir de 1975, des services d'information sur la formation accueillant les demandeurs d'emploi et les salariés.

419.

Ces structures ont été mise en place en 1982, sous le nom de Maisons de l'information sur la formation (MIF), et c'est en 1998, que le "E" d'emploi a été ajouté à leur sigle, par décision d'une assemblée générale du réseau. Dans notre développement, nous privilégierons le sigle actuel et nous ferons référence au sigle "MIF" dans les textes de fondation.

420.

Nous avons déjà mentionné cette structures issue du rapport Schwartz, s'adressant au public des jeunes de 16 à 25 ans, sans expérience professionnelle, appelés primo-demandeurs d'emploi, entrant ainsi dans une catégorie sociale particulière et bénéficiant d'un traitement spécifique en terme d'insertion sociale et professionnelle.