2.3.2. Les outils d'orientation  : Choix et l’autobiographie raisonnée

Après avoir rapidement présenté la globalité de la procédure d'orientation, il nous paraît maintenant opportun de décrire plus en détail les outils d'orientation utilisés par la MIFE dans les modules proposés. Comme nous l'avons évoqué rapidement, ce sont principalement des outils déclaratifs, basés sur un questionnement et des réponses apportées directement par les personnes consultantes. Les fondateurs des MIFE ont fait le choix de ne pas s'appuyer sur les tests d'aptitudes et de ne pas utiliser les tests dits objectifs de personnalité ou projectifs, mais ils ont toujours privilégié la parole ou l'expression "en clair" de la personne-consultante.

Parmi les raisons susceptibles d'expliquer ce choix, nous pouvons en dégager une principale, issue d'une conception de l'adulte comme éducable et en capacité de se développer tout au long de sa vie. En tant que personne libre, il est en mesure de regarder lui-même sa vie, sans devoir subir le regard extérieur et l'investigation souterraine et conjoncturelle de certains tests psychologiques 647 . À cela se rajoute la conviction que la structuration psychique d'un individu, à condition qu'elle ne soit pas submergée par un dysfonctionnement par trop pathologique, n'a pas d'incidence réelle sur le choix professionnel. Ne voit-on pas de grandes réussites professionnelles accomplies par des personnes aux caractéristiques psychologiques susceptibles d’appartenir à des classifications psychiques pathologiques, voire certains états limites proches de la psychose ? En revanche, lorsque les dysfonctionnements envahissent la vie personnelle et professionnelle, toute démarche d'orientation devient alors inefficace, supplantée par l'urgence d'un traitement psychothérapique 648 .

Les outils d'orientation utilisés par la MIFE de Savoie se répartissent selon quatre axes méthodologiques : une démarche d'inventaire de personnalité avec le logiciel Choix, qui a pris le nom de Pass-Avenir en 1998, après avoir actualisé la forme de son questionnement, mais sans changer le fond 649 , un approfondissement de l'histoire de vie par l'autobiographie raisonnée, des outils d'expression de l'identité professionnelle et enfin, des outils d'information et de conseil liés à la recherche d'emploi ou à la création d'activité.

Le logiciel Choix

Ce logiciel d'aide au projet professionnel a été créé en 1976 au Canada, à l'initiative de la Commission de l'emploi et de l'immigration, à l'origine pour la réinsertion professionnelle des adultes ; il est développé ensuite pour l'orientation des jeunes par le ministère canadien de l'éducation. Il est diffusé en Europe et, à partir de 1992, adapté en France par la Fondation Jeunesse Avenir Entreprise, qui en est devenue le distributeur exclusif 650 . Depuis 1993, il est agréé, à l'échelon national, par les deux ministères, de l'Éducation et du Travail, en tant "qu'outil d'intérêt pédagogique". Choix contient à la fois une base de données descriptive de plus de 900 professions et des fiches personnelles d'auto-évaluation, qui permettent à chaque utilisateur d'élaborer son profil, selon le mode du questionnaire 651 . C'est aussi un outil interactif qui favorise une conversation entre l'utilisateur et le logiciel, afin de mettre en relation un profil particulier avec un ensemble de métiers. Les descriptifs des métiers, représentatifs de l'ensemble des secteurs d'activité, ont été réalisés à partir d'enquêtes auprès des professionnels et enrichis par l'apport de sources documentaires de référence 652 . Ils sont actualisés chaque année.

Les fiches d'auto-évaluation, au nombre de quatorze, sont des supports d'investigation personnelle permettant une auto-analyse articulée autour de quatre dimensions constitutives de l'activité professionnelle : psychologique, ergonomique, cognitive et socio-économique. La dimension psychologique est traitée par des questions sur les goûts, les centres d'intérêts, interrogeant la personne sur ce qu'elle aime faire et en utilisant l'inventaire de personnalité de Holland, connu pour sa classification du comportement humain en six codes 653 . L'axe ergonomique se décline selon les notions de forces physiques, d'activités physiques, de milieu de travail avec la distinction intérieur/plein air. La dimension cognitive traite des niveaux de formation et des aptitudes. Enfin, l'axe socio-économique contient des interrogations sur le salaire, les domaines professionnels et les secteurs d'activités, les horaires et déplacements. La base de données des 900 métiers est organisée à partir de 127 critères d'évaluation 654 . L'informatique permet un croisement des quatre dimensions et critères préétablis, avec les descriptifs de métiers, ce qui ouvre un large choix de professions.

Le processus de passation se déroule en quatre étapes. Dans la première phase appelée "route exploration", la personne va d'abord travailler seule, en remplissant, à son rythme, chez elle, les 14 fiches-papier d'auto-évaluation, qu'elle peut sélectionner en fonction de ses besoins. Ces fiches sont conçues pour l’aider à identifier ses aspirations professionnelles, ses aptitudes, les traits de sa personnalité et ses exigences et en matière de conditions de travail. Ce premier travail de réponse au questionnaire est fondamental ; il est l'occasion, parfois première, pour la personne de faire le point sur elle-même. Elle va ensuite en saisir la synthèse, ou "feuille de route", à l'ordinateur, assistée et guidée par le conseiller. Cette phase exige une relecture en commun du questionnaire renseigné, pour repérer les éventuelles incompréhensions ou contresens qui risqueraient de fausser les résultats du test.

Deux autres "routes" sont alors proposées : avec les routes "fiches métiers" et "comparaison", la personne pourra visualiser sur l'écran les différents secteurs d'activité et comparer critère par critère des professions, choisis en fonction de ses réponses, et ainsi enrichir sa connaissance des métiers en fonction de ses propres représentations, alors que la route "métiers voisin", qui procède par analogie et présente des professions proches du métier sollicité au départ, en fonction de différents critères choisis par la personne (conditions de travail, secteurs professionnels etc..), lui permettra d'élargir et d'enrichir sa connaissance d'un domaine professionnel. Un résumé imprimé récapitule les différentes étapes de son travail sur l'ordinateur. La spécificité de Choix réside dans l'interactivité et la liberté d'exploration puisque, à partir de son profil personnel, l'utilisateur peut tester différentes hypothèses en fonction de la variété de critères qu'il privilégie.

Cet outil est largement utilisé par les conseillers de la MIFE, en vue d'enrichir le travail d'exploration de soi et de l'environnement professionnel des personnes consultantes. Il leur offre également une possibilité d'élargir leurs propres représentations, et sur les personnes et sur les métiers accessibles :"il libère le conseiller d'une partie des tâches de tri et de réactualisation de l'information pour lui permettre de se consacrer à son rôle d'écoute et d'analyse du parcours individuel, d'identification des motivations et des freins, d'aide à l'autonomisation de la personne, d'aide à la mise en place d'un plan d'action pour concrétiser le projet professionnel" 655 .

Basé sur un questionnaire, donc sur les déclarations des consultants, ce logiciel contient aussi ses propres limites. En effet, nous pouvons nous interroger sur une lecture plus objective de la personnalité, en nous référant à l'utilisation, plus systématique en psychologie clinique et en psychiatrie, des tests dits "objectifs" de personnalité qui, à côté des tests projectifs, tentent d'évaluer les aspects affectifs et volitionnels de la personne. Certes, ces outils "constituent une situation expérimentale standardisée servant de stimulus à un comportement", mais "ont l'inconvénient de n'explorer qu'un secteur très limité de la personnalité" 656 . On comprend ainsi pourquoi les pratiques d'orientation, qui ont privilégié le dialogue au détriment de l'observation, ont davantage utilisé les questionnaires d'intérêt.

L'autobiographie raisonnée

Mise en place par le professeur Henri Desroche, dans le cadre du Collège coopératif, cette méthode a été adaptée à l'orientation professionnelle, en 1991, à la suite d'un séminaire organisé par le réseau national des MIFE 657 . Curieusement, Henri Desroche a peu explicité cette appellation "d'autobiographie raisonnée" qu’il a donnée à sa méthode d'histoire de vie. S'il a fondé théoriquement et commenté sa méthode dans un ouvrage de référence 658 , il a toujours refusé de la formaliser sous la forme d'un guide, se méfiant du "zèle méthodologique", dont la dérive est de transformer ce qui n'est qu'un moyen, en fin :"on me demande souvent un “formulaire“ autobiographique ... je tiens à réitérer le fait que j'y répugne comme devant une agression ou un carcan : répugnance semblable à celle que j'éprouve lorsque chaque semaine, pour ne pas dire chaque matin, nous recevons — ouverts ou fermés — tant et tant de questionnaires à remplir pour des instances paperassières... Je m'en inspire cependant, mais en préférant consigner cette application sur une page blanche" 659 . Ayant approché ce théoricien et chercheur hors du commun, nous concevons qu'il ne pouvait enfermer sa créativité dans une approche méthodologique trop rigide.

Comme toute méthode d'autobiographie, et selon l'étymologie du terme, elle se définit selon trois dominantes : il s'agit d'un écrit sur la vie et, plus précisément, sur sa propre vie. Elle est "raisonnée" dans la mesure où ce n'est pas un écrit libre mais, au contraire, cadré dans le temps et dans l'espace, selon des axes préalablement réfléchis ou passés au crible de la raison, préférant l’expression de la conscience aux remontées de l’inconscient. Parmi les méthodes d'histoire de vie, la démarche desrochienne se distingue par différents points. Tout d'abord, elle ne se pratique pas en groupe mais individuellement, à la fois dans un face à face et dans un "côte à côte", conseiller-personne consultante, comme aimait le souligner le fondateur. Ce n'est pas à partir d'un enregistrement libre d’un récit oral d'une personne que le texte autobiographique émerge, mais à partir d'une grille ou formulaire préalablement organisé, appelé par Henri Desroche « bioscopie » et défini, selon son étymologie, comme un instrument de lecture de la vie. Si la bioscopie peut être préparée, anticipée par la personne concernée, en général elle n'est pas écrite par elle. En effet, le conseiller remplit, tel un écrivain public sous la dictée de la personne, une feuille grand format, organisée chronologiquement sur le plan horizontal, à raison d'une ligne par année et, verticalement, dans les limites de quatre colonnes, symbolisant l'organisation réfléchie préalablement 660 .

En chapeau, sont mentionnés les renseignements d'état civil, âge, situation familiale, ainsi qu'un début de généalogie professionnelle familiale, au degré parental et des grands parents, au niveau des frères et sœurs et éventuellement du conjoint et des enfants, ce qui permet de situer le contexte familial. Dans la première colonne, intitulée "études formelles", seront consignées les études primaires, secondaires, supérieures, ainsi que les reprises d'études et les stages de formation professionnelle continue. La deuxième catégorie, sous le titre "études non formelles", rassemble les différents apprentissages réalisés à l'occasion d'activités extrascolaires, socio-éducatives, culturelles, écoles syndicales, politiques, stages de formation personnelle, voyages et activités de loisirs, congrès etc. La troisième colonne "Activités sociales", liste les implications et responsabilités exercées dans le cadre collectif, les péripéties familiales, les engagements sociaux, associatifs, politiques et syndicaux, les projets bénévoles etc. Enfin, les "activités professionnelles", c'est-à-dire les éléments du parcours professionnel, habituellement intégrés dans le curriculum vitæ, constituent la quatrième et dernière colonne. Chaque activité, année par année, sera répertoriée dans chacune des colonnes, prenant ainsi la forme d'un évènement, d'un fait constitutif d'un parcours global de vie.

Alors que le curriculum vitæ ne s'intéresse qu'à la première et à la dernière colonne, avec une mention plus discrète sur les deux du milieu, la bioscopie desrochienne, en mettant à plat dans des surfaces identiques l'ensemble de l'activité sociale d'une personne, donne un caractère unifié et global au récit de vie. Henri Desroche livre avec humour son intuition : "les colonnes 2 et 3 demeureraient volontiers blanches, tant est rédhibitoire le réflexe conditionnel inculqué selon lequel il s'agit de violons d'Ingres si peu sérieux que mieux vaut ne pas en jouer. Or, sic rebus stantibus, c'est le contraire qui s'impose... L'inconnue d'un projet se trouve aux frontières des autobiographies, là où les colonnes se mangent entre elles" 661 . Jonglant avec les mots et les citations de Marcel Mauss et de Gœthe, il met ainsi en exergue un nouvel espace de construction de projet, aux frontières de ce qui est déjà connu de la personne, dans un au-delà des voies balisées des études et de l'activité professionnelle, dans cet interstice du temps réglementé, que représentent le loisir, le temps libre et l'ancrage dans la vie sociale, où la personne agit, s'exprime, parfois en totale contradiction avec le vécu professionnel émergé d'un curriculum vitæ. Bien souvent, l’expérience nous a montré qu’un projet professionnel s’est construit ou reconstruit à partir de cet espace de la grille bioscopique, voulu central par Desroche, mettant en exergue l’activité plus personnelle, voire intime, et plaçant à la marge la carte de visite habituelle et externe des études et de la profession.

Cette feuille blanche sera remplie en une ou deux heures, selon l'âge de la personne, au cours d'un entretien où, année après année, seront relatés et listés activités, expériences et évènements significatifs vécus. Le cadrage chronologique ligne par ligne et le système de colonnes ne laissent pas de place à la transcription des commentaires que ne manque pas de faire la personne. Chaque activité est consignée, tel un évènement qui se déroule sur le téléscripteur d'une agence de presse. C'est l'information brute qui est privilégiée, c'est-à-dire l'inscription dans le temps, et non pas l'interprétation. En effet, il ne s'agit pas d'expliquer la vie de quelqu'un — si tant est que cela soit possible —, ni de souligner les raisons ou les causes de tel ou tel évènement, mais de procéder à un inventaire exhaustif de l'activité d’une personne dans le champ éducatif, social et professionnel, "pour y repérer, discerner, corréler propensions, virtualités, potentiels, compétences, voire cumuls et accumulations, propices à la passion pour un projet" 662 .

L'interprétation commence par une lecture d'ensemble de cette feuille, noircie inégalement, et à chaque fois unique, tel un plan-masse en architecture, où l'on va repérer les grands ensembles, d'études formelles et non formelles, d'activités sociales et professionnelles. Les masses noires de signes écrits, ou blanches de vide, surgissent, donnant des indications sur l'activité, plus ou moins intense dans tel ou tel domaine. Dans cette feuille cadrée, ce qui attire le regard, ce ne sont pas les blancs et les vides, qui pourraient être perçus comme des manques de la personne ; ce sont les masses de signes qui remplissent la page et montrent ainsi que la vie est là, pleine et souvent en abondance. En effet, peser le plein et le vide, le positif et le négatif d'une personne, comme certaines techniques de bilan le préconisent, correspond à une vision, certes rationnelle, mais photographique et statique, d'une exploration de soi. Cette recherche du "plus" et du "moins" conduit à une position d'équilibre qui, si elle ne paralyse pas, ne semble pas dynamogène. Or, dans un travail d'élaboration de projet, il s'agit de produire, de construire, de préparer un changement. C'est une action, un processus qui, à la fois, exige et provoque une mise en mouvement de la personne. Et nous faisons l'hypothèse que c'est la prise de conscience de ce surcroît de vie qui sera source de dynamisation ; dans une métaphore énergétique, à l'image de la feuille, qui s'est progressivement remplie, la personne va ainsi se ressourcer au vu de son expérience rassemblée.

Ensuite, le regard va se porter sur l'intérieur des colonnes et s'arrêtera sur les constantes qui traversent une, deux, voire trois colonnes, tel type d'activité que l'on retrouve, selon différentes modalités, à différentes époques. Le conseiller va, au moyen de crayons de couleur, relier les masses et les signes entre eux, dessinant ainsi un "canevas", selon les mots d'Henri Desroche 663 , tel une sorte de fil d'Ariane dans l'enchevêtrement des actions et savoir-faire, que nous pourrions nommer le labyrinthe de la vie. Ces constantes, que le crayon de couleur surligne, peuvent être appelées des "indicateurs existentiels" ou "lieux d'excellence", signes d'une vitalité, d'une force de vie, d'une réussite d'une personne qui a réalisé une action, qui a créé, qui a construit. Ce travail de surlignage donne sens au parcours qui, pour la plupart, paraît chaotique. En effet, plusieurs ont accumulé des expériences diverses, qui, au début de l'exercice, leur paraissent être mises bout à bout, sans lien entre elles. Sous le regard extérieur, avec le crayon qui trace des liens, décloisonne les colonnes, rapproche le non-professionnel du professionnel, et avec la parole qui n'explique pas mais valorise les expériences, celles-ci, jusque-là éparses, se rassemblent et acquièrent une signification globale. Le parcours personnel et professionnel est porteur d'un nouveau sens qui, en donnant la direction, permettra l'émergence d'un projet.

Là encore, il y a rencontre de deux subjectivités : la personne aura fait remonter de sa mémoire et consigné des activités et des évènements lui paraissant significatifs lors de la rencontre, et le conseiller va passer la grille ainsi formalisée, au crible de sa perception et de sa sensibilité, rendues pertinentes par la pratique. Les lectures peuvent être sensiblement différentes d'un conseiller à l'autre, mais l'essentiel n'est pas le contenu de l'interprétation, par nature incomplète ; c'est que celle-ci résonne et fasse sens chez la personne consultante.

Henri Desroche, qui a expérimenté pendant plus de dix ans cette technique, pour l’élaboration de projets d'études, a résumé ce travail d'exploration, qu'il nomme heuristique, en reprenant l'étymologie du mot, c’est-à-dire trouver, découvrir le projet enfoui :"Le consultant que je suis, ou tout autre en même posture, s'évertue à lier bioscopie et heuristique dans un descriptif, un portrait, sa manière de voir ou d'entrevoir “du dehors“ cette corrélation en l'objectivant" 664 . Si l'autobiographie est raisonnée, c'est aussi parce qu'elle se joue à deux, dans un dialogue réflexif, où la réflexion et la raison interagissent, de l'un vers l'autre et vice-versa. Elle est objectivée, dans le sens enrichie d'une objectivité, parce qu'elle est accompagnée du regard, du raisonnement de l'autre, qui apporte la distance nécessaire et dégage la personne d'un enfermement du soi en soi. Pour Henri Desroche, la bioscopie "est prégnante du projet", c'est-à-dire que le projet, qu'il soit "projet d'études et de recherche, projet d'action, projet d'emploi, projet, comme on dit de carrière et même projet de vie" 665 , est contenu dans l'histoire de vie et peut ainsi en être excipé, tel un trésor.

Notes
647.

Les responsables des MIFE n'ont pas non plus fait le choix exclusif de recruter des conseillers parmi les psychologues, seuls habilités à passer certains tests psychologiques, mais au contraire ils ont privilégié la pluridisciplinarité des équipes avec des conseillers psychologues de formation mais aussi en provenance d'autres disciplines des sciences humaines, comme la sociologie, le droit, les sciences de l'éducation, et notamment la formation des adultes.

648.

Il arrive que le conseiller suggère les bienfaits d'un appui psychothérapique extérieur, en amont de toute réflexion sur le devenir professionnel.

649.

Pour plus de commodités, nous continuerons de faire référence à l'ancienne appellation, ayant utilisé celle-ci dans notre évaluation.

650.

Nous avons utilisé pour notre présentation les documents de la fondation JAE et notamment "Jeunesse Avenir Entreprise, Une fondation pour l'orientation et l'insertion professionnelle". Cette fondation qui se veut centre d'études a été créée en Rhône-Alpes à l'initiative des entreprises de la région, à partir d'un double constat : "d'une part le nombre croissant de jeunes et d'adultes en recherche d'emploi et d'autre part les difficultés des entreprises à trouver un personnel qualifié". Sa mission s'articule autour de trois axes centrés, non pas directement sur les besoins des entreprises mais sur les besoins des personnes, dans une visée que l'on pourrait qualifier d'humaniste : "aider les personnes à construire des projets professionnels répondant à leurs aspirations, améliorer leur motivation et leur permettre d'exprimer leurs potentialités, apporter une source d'information précise et évolutive sur les professions". Choix est utilisé en France dans les établissements de formation initiale (collèges, lycées, universités et services d'orientation), et les structures d'orientation liées à la formation continue (centres de bilan, MIFE, missions locales, PAIO, centres d'aide à la décision des chambres de métiers etc.).

651.

C'est dans les années 50 que la méthode des questionnaires, définis comme des tests composés de questions écrites posées au sujet sur ses opinions, ses sentiments etc., a été introduite largement dans les pratiques en psychologie clinique. Ils sont utilisés selon des finalités différentes : les questionnaires de personnalité, le plus souvent à visée psychiatrique, détectent ou apprécient l'affectivité, les traits de caractère ou les états psychologiques pathologiques (par exemple l'anxiété, les tendances névrotiques, l'introversion-extraversion, etc...) ; les questionnaires d'adaptation explorent la personnalité dans son rapport au monde et sont utilisés, dans le sens négatif, pour détecter les personnalités inadaptables dans un milieu collectif (comme par exemple au service militaire) ; enfin les questionnaires ou inventaires d'attitude et d'intérêt explorent les opinions, les préférences et les choix des individus. Ces derniers sont davantage utilisés en orientation professionnelle. On a souvent reproché à la méthode du questionnaire de ne pas apprécier le sujet tel qu'il est — on peut d'ailleurs s'interroger sur la réelle possibilité de le faire —, mais tel qu'il se voit ou croit être.

652.

Les sources d'information proviennent des institutions nationales, comme l'ONISEP (ses différentes publications sur les métiers et les professions), l'ANPE (notamment le Répertoire opérationnel des métiers et des emplois - ROME), le CIDJ (ses fiches-descriptifs de métiers), l'APEC, l'INSEE, le CEREQ, et de la presse spécialisée, avec notamment les publications des organisations professionnelles.

653.

J. L. Holland a défini six grandes catégories de comportements humains, dominants dans la société occidentale : réaliste, investigateur, artistique, sociable, entreprenant, conventionnel. Comme toutes classifications, la codification de Hollande a ses propres limites, mais reste une des plus utilisées en orientation.

654.

Cf. Document en annexe.

655.

Jeunesse Avenir entreprise, "Une fondation pour l'orientation et l'insertion professionnelle", Document de présentation, 1995, p. 7.

656.

Cf. Yves PÉLICIER (sous la direction de), Univers de la psychologie, Champ, histoire et méthodes de la psychologie, Paris, Éditions Lidis, 1979, p.440.

657.

Henri Desroche, docteur d'état en sociologie, auteur de nombreux ouvrages et directeur de recherche à l'École Pratique des Hautes Études en Sciences Sociales est le fondateur du Collège coopératif, institution de formation d'adultes rattachée à l'EPHESS et conventionnée avec certaines universités pour préparer en trois ans le diplôme des hautes études en pratique sociale (DHEPS). Ce diplôme, de niveau maîtrise, est attribué à partir de la soutenance d'un mémoire d'étude, rédigé sur la base d'une expérience, professionnelle ou autre, vécue par le candidat.

Deux séminaires "Histoire de vie" ont été organisés par Intermif et l'association Anamnèse créée par H. Desroche (octobre 1991 à juin 1992 et octobre 92 à juin 1993), réunissant des responsables et conseillers des MIFE et d'autres institutions travaillant dans l'insertion des adultes et des jeunes.

658.

Henri DESROCHE, Entreprendre d'apprendre, d'une autobiographie raisonnée aux projets d'une recherche- action, Apprentissage 3, Paris, Les éditions ouvrières, 1991, 208 p.

659.

Idem, p. 52-53.

660.

Cf. Document "Bioscopie" en annexe .

661.

Henri DESROCHE, Op. Cit., p. 57.

662.

Idem, p. 59.

663.

Henri DESROCHE, Op. Cit., p. 58.

664.

Ibid,.

665.

Idem, p. 59.